Swaziland : 2 ans de prison pour un journaliste et un avocat


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Le rédacteur en chef d’un journal et un avocat défenseur des droits de l’Homme ont été condamnés au Swaziland à deux ans de prison pour outrage au tribunal. L’ONG Amnesty International a dénoncé, au terme d’un procès jugé inéquitable, une tentative de réduire au silence les voix discordantes.

L’ONG Amnesty International a fustigé, dans un communiqué, la justice du Swaziland suite à la condamnation, vendredi, à deux ans de prison, du rédacteur en chef du magazine mensuel The Nation, Bhekithemba Makhubu, et de l’avocat défenseur des droits humains, Thulani Maseko, par un tribunal au Swaziland. L’organisation dénonce une tentative de restreindre la liberté d’expression. Ces condamnations ont été appliquées avec effet rétroactif en mars 2014 lorsque les deux hommes ont été arrêtés et placés en détention sur ordre du juge Michael Ramodibedi. Le Magazine a de plus été condamné à verser une amende de 100 000 rands, soit près de 9 500 dollars USD.

« Avec cette condamnation, le Swaziland envoie comme message qu’il ne faut surtout pas s’interroger sur l’indépendance du pouvoir judiciaire. C’est une attaque déplorable contre la liberté d’expression dans ce pays », a déclaré le directeur régional pour l’Afrique australe de l’organisation internationale des droits de l’Homme, Deprose Muchena, selon le journal Témoignages.

Des articles qui dérangent

L’accusation s’est basée sur deux articles publiés par The Nation dans lesquels les deux condamnés s’inquiètent de l’indépendance et de l’intégrité du pouvoir judiciaire au Swaziland. Selon Amnesty, les deux hommes n’avaient pas eu la possibilité de voir leurs avocats avant le procès et ont été maintenus en détention après une procédure accélérée à huis clos.

Outre ce vice de procédure, le magistrat qui présidait l’audience avait été cité dans les articles sans compter le fait que le ministre de la Justice avait rencontré le juge avant le jugement. Ce procès présente donc un important conflit d’intérêts, selon M. Muchena. « Il est consternant qu’un conflit d’intérêts aussi flagrant ait été ignoré et que le procès ait pu se poursuivre. Ce procès est clairement politique et viole les procédures légales et les normes internationales en matière des droits de l’Homme », a-t-il déclaré.

« Nous considérons Bhektithemba Makhubu et Thulani Maseko comme des prisonniers de conscience, qui ont été arrêtés et détenus simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression. Les autorités du Swaziland doivent les libérer immédiatement et sans condition », a pour sa part déclaré le responsable d’Amnesty International.

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