Shoming Bouboul Akwel : « je chantais déjà dans le ventre de ma mère »


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Shoming Bouboul Akwel
Shoming Bouboul Akwel

Originaire de la République Démocratique du Congo (RDC), Shoming Bouboul Akwel, 50 ans, est installé en France depuis une dizaine d’années. Auteur, interprète, bassiste, cet artiste complet compose et arrange sa propre musique. Sa voix grave, chaude, apaisante, s’intègre aisément à sa musique qui mêle sonorités congolaises traditionnelles et actuelles. En pleine préparation de son premier album, nous l’avons l’a rencontré chez lui, où il a installé son studio, en banlieue parisienne.

« Je vous sers du thé ? », propose-t-il, de sa voix grave, esquissant un sourire. Bien qu’il vit en France depuis une dizaine d’années maintenant, il n’a rien perdu de son hospitalité africaine. Arborant fièrement ses longues dreadlocks, Shoming tient à nous montrer l’emplacement de son studio, chez lui, à Issy-les-Moulineaux. À côté de son lit, on aperçoit sa guitare, qu’il ne quitte jamais, la prenant de temps à autre pour jouer de petites mélodies, en chantonnant.

Actuellement, il est submergé car il prépare son premier album, qu’il a décidé de nommer « Kinshasa », en référence à ses origines congolaises. Sa musique, qui mêle sonorités congolaises traditionnelles et modernes, est une invitation au voyage au fin fond de son pays d’origine. Sa voix grave, chaude, apaisante, se marie aisément aux sonorités rythmées qu’il propose. Il chante l’amitié, l’amour, l’importance de la famille…

Shoming est avant tout un artiste polyvalent, qui non seulement chante mais arrange sa propre musique. Guitariste, il arrange, joue lui-même ses mélodies. « Pour moi, il est important que j’ai la main sur ma musique pour qu’elle reste authentique », affirme-t-il. Il faut dire que la musique c’est toute sa vie. Elle ne fait qu’un avec lui. Il l’a dans la peau ! « Je chantais déjà dans le ventre de ma mère », aime dire celui qui a le sourire facile. Ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’il est issu d’une famille de griots et de musiciens traditionnels très influents. Sa maman était pleureuse (chanteuse traditionnelle qui chantait les louanges des défunts lors des cérémonies funéraires). Elle lui a ainsi transmis le goût de la musique.

Dès son plus son âge, il se met à fabriquer ses propres instruments. « En Afrique, les enfants qui fabriquent leurs propres instruments, c’est une tradition très courante et c’est comme cela qu’ils se familiarisent avec la musique», explique-t-il. Dès ses 12 ans, il chante déjà dans des orchestres de quartiers et s’engage dans la chorale de l’église de son quartier qui contribue à parfaire son éducation musicale.

En 1979, il crée son premier groupe, Famous Black, avec ses amis. L’artiste est fier de raconter cette période heureuse de son histoire. Surtout que le groupe fait vite parler de lui et remporte le premier prix du concours de jeunes talents du Centre culturel français de Kinshasa.

Un groupe qui change de nom en devenant Okwess, et qui lui ouvre de nombreuses portes en tant qu’instrumentiste. Il accompagne aussi, par la suite, de nombreux artistes en Afrique et en Europe, tels que Wendo Kolosay, père de la musique congolaise moderne. Et des divas comme Abeti Masikini ou encore Madiata.

Cette expérience enrichissante le forge, lui permettant d’avoir une identité musicale marquée, authentique, qui lui ressemble. En attendant, il se produit régulièrement sur la scène parisienne et travaille nuit et jour sur son album « Kinshasa », qui devrait voir le jour dans le courant de l’année.

Article en partenariat avec Kadida

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