Sénégal : la CREI va juger Karim Wade


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Après moult tergiversations, la Cour de répression d’enrichissement illicite (CREI) s’est finalement dite compétente pour juger Karim Wade, le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, ce lundi à la reprise du procès, après son renvoi durant une dizaine de jours.

A Dakar,

Entièrement vêtu de blanc, à peine Karim Wade est aperçu dans le box des accusés par ses partisans, venus très nombreux, qu’il est acclamé de toute part. « Karim président ! », crient ces derniers, comme à l’habituée. Comme un rituel au sein du procès, chaque fois qu’ils l’aperçoivent, ils agissent ainsi. Un fervent soutien que le fils de l’ancien président apprécie. Toujours souriant, levant les bras en l’air en signe de victoire. Très vite, les policiers font signe à ses partisans de se taire, rappelant qu’il s’agit d’un tribunal, ce qui exige le silence. Une situation qui ne perturbe pas le juge Grégoire Diop, qui s’apprête à rendre sa décision tant attendue sur la compétence de la Cour de répression d’enrichissement illicite (CREI) ou non à juger Karim Wade, après une suspension du procès durant une dizaine de jours.

« Seule une loi spéciale peut abroger une loi spéciale »

La décision de la CREI tombe enfin. C’est bien elle qui va juger Karim Meissa Wade, fils de l’ex-chef d’Etat sénégalais Abdoulaye Wade, accusé de corruption et d’enrichissement illicite. C’est le juge Grégoire Diop en personne qui lit la décision de la Cour : « La CREI est compétente pour juger Karim Wade ! ». Il poursuit : « Une loi spéciale ne peut être abrogée que par une loi spéciale. Et en l’état actuel ce n’est pas le cas pour la CREI, avant d’ajouter que si la CREI n’existait pas légalement, le conseil supérieure de la magistrature n’aurait pas désigné ses membres ».

La défense conteste en effet depuis le début du procès la compétence de la CREI à juger le fils de l’ancien président sénégalais, affirmant que c’est à la Cour suprême de le juger. Mais la partie civile avait de son côté toujours rejeté cet argument, certifiant que la CREI, décriée également par de nombreuses associations et ONG de défense des droits de l’Homme, était bien la Cour habilitée, selon le droit sénégalais, à juger Karim Wade.

Toutefois, jusqu’à présent, le procès de ce dernier n’a en réalité toujours pas commencé. La bataille des avocats sur les procédures juridiques est encore en cours. La forme de ce procès opposent pour l’heure les deux camps, accentuant l’impatience de l’audience qui souhaiterait passer au vif du sujet.

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