Sénégal, Casamance : le berceau du tourisme communautaire se meurt


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La Casamance constitue une terre de transition entre l’Afrique sahélienne et l’Afrique forestière. Océan, fleuve, mangroves, palmeraies et massifs forestiers se côtoient et sont à l’origine d’écosystèmes d’une richesse exceptionnelle. Cette abondance dans un milieu naturel préservé offre de multiples possibilités de découverte et garantie aux visiteurs un dépaysement absolu au cœur d’une nature envoûtante.

Impossible de parler de tourisme au Sénégal, sans évoquer la Casamance. Un réservoir naturel d’attraits touristiques, qui a permis entre autres le développement d’un tourisme communautaire très prisé, d’où l’intérêt de certains acteurs du secteur bien connus comme la plateforme de réservation d’hôtels Jumia Travel, qui place cette région parmi ces priorités au Sénégal. « La force du tourisme en Casamance est que cette région répond parfaitement aux attentes des nouveaux touristes, c’est-à-dire un tourisme solidaire qui prend compte de l’environnement et du cadre de vie des populations. Nous devons préserver ces acquis pour que la Casamance qui est en phase de retrouver son rang de grande destination touristique, continue à séduire », estime Guillaume Pepin Expert du tourisme en Afrique.

La Casamance a connu dans les années 1970 une expérience originale et précurseur du tourisme communautaire. Sur un principe simple mais novateur pour l’époque, il avait été entrepris de donner aux villages de cette région les moyens de construire de petits réceptifs dont les bénéfices permettraient de financer des projets de développement au niveau local. Baptisé « Tourisme Rural Intégré », ce qui fut à son temps, une réussite qui perdure encore de nos jours.

Il faut souligner que bon nombre des salles de classe, de maternité, de centre de santé et bien d’autres projets de développement local ont été financé par le biais de cette dynamique de tourisme communautaire, qui constitue un véritable outil de développement. Toutefois avec la montée du tourisme balnéaire dans cette partie du pays, il serait important de mettre des gardes fous afin de préserver ce modèle économique qui risque de disparaitre au grand dam des populations. La « mise à mort » du tourisme communautaire en Casamance, pourrait malheureusement plonger cette région dans le Chaos, avec un phénomène accru de déculturalisation et d’exode rurale. Ce qui semble être inévitable si l’Etat du Sénégal ne prend pas les mesures qui sciées.

On semble de plus en plus s’éloigner de cette dynamique qui consistait qu’un visiteur se retrouve immergé au cœur de la typicité des villages et découvre le mode de vie et les traditions rurales. Ces campements villageois ont de plus été construits avec des matériaux locaux et selon des architectures traditionnelles telles que le modèle de la case à impluvium ou de la case à étage afin de valoriser et conserver cet aspect de la culture locale. A l’heure où la Casamance cherche son second souffle en sortant d’une longue période de quasi-isolement, il est important de retrouver ces valeurs qui ont jadis hissé la Casamance au rang des grandes zones touristiques du Sénégal, voir du continent.

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