Remaniement ministériel au Congo-Brazzaville : un Gouvernement resserré et soudé


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Le Gouvernement de la République du Congo a fait, ce lundi 10 août 2015, l’objet d’un remaniement placé sous le sceau d’une plus grande cohésion à moins d’un an de la fin du mandat de l’actuel Président Denis Sassou Nguesso. Au final, le nouvel Exécutif congolais est « plus soudé et davantage resserré » (35 membres contre 37 pour l’équipe précédente), fait-on savoir à Brazzaville.

Ce remaniement est marqué par une injection de sang neuf avec l’entrée au Gouvernement de deux nouvelles personnalités : Euloge Landry Kolélas, frère de Guy-Brice Parfait Kolélas, qui hérite du ministère du Commerce et des Approvisionnements, et Jean-Marc Thystère Tchicaya, fils de Jean-Pierre Thystère Tchicaya, nommé aux Hydrocarbures.

Si certaines personnalités entrent au Gouvernement, d’autres en sortent. Et à cela, il y a autant de raisons qu’il y a d’intéressés. Ainsi, si Alain Akouala Atipault cède le maroquin des Zones économiques spéciales, ce serait, dit-on, pour succéder à Henri Lopes au poste d’Ambassadeur du Congo à Paris. Un autre portefeuille stratégique est également concerné par ce remaniement : celui des Affaires étrangères, dévolu jusqu’à présent à Basile Ikouebé, revient désormais à Jean-Claude Gakosso.

Autre motif de départ du Gouvernement : la cohésion, ou plutôt la discipline gouvernementale, particulièrement importante en cette dernière année de mandat présidentiel. Sans surprise, ils sont deux à en faire les frais : la ministre du Commerce et des Approvisionnements, Claudine Munari, et celui de la Fonction publique et de la réforme de l’État, Guy-Brice Parfait Kolélas.

Tous deux avaient activement participé à un dialogue alternatif de l’opposition du 26 au 29 juillet dernier. À cette occasion, les participants avaient exprimé leur refus de voir la Constitution de 2002 modifiée au motif que cela ouvrirait la possibilité au Président Sassou Nguesso de briguer un nouveau mandat en 2016.

Dans les rues de Brazzaville aujourd’hui, on ne semblait guère surpris par ce remaniement. « Il était attendu », s’exclame Viviane, vendeuse dans une boutique de téléphonie mobile. Quant au départ des ministres frondeurs, « c’est normal », indique Martial, un étudiant affairé à vendre quelques bananes sur une étale. « Quand il y a des voix dissonantes au sein d’un même Gouvernement, les ministres concernés sont remerciés. Cela se produit partout ailleurs de la même manière ».

Et Eric, propriétaire d’une boutique d’appareils électroménagers d’occasion de rappeler non sans malice, le mot resté célèbre d’un ancien ministre français (Jean-Pierre Chevènement) : « un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ».

La liste du nouveau Gouvernement congolais est consultable ici…

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