Référendum au Sénégal : Manifeste pour le OUI


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En Casamance, nous votons OUI. OUI, parce que pour la première fois, après 33 ans de conflit, conflit le plus vieux du continent et crise nationale la plus grave de l’histoire du Sénégal, les Casamançais entrevoient enfin, la fin du conflit. Nous n’avons jamais eu une si longue accalmie depuis 2012. Ne serait-ce que pour cet argument, je vote OUI et appelle tous les Casamançais, de Gouloumbou à Diogué, à voter pour un OUI massif.

Plus que jamais, nous avons un Contrat Moral, qui nous lie au Président de la République, Macky Sall. Nous ne pouvons pas le rompre. Nous Casamançais, avons le sens du serment. Le rompre, serait cautionner, le « Nieuy Nieuyi ». Braver l’interdit. Le Sacré. Les initiés savent ce que c’est. Tout Casamançais d’ailleurs.
Je vote OUI, parce que la Casamance est devenue une priorité supranationale sous le magistère du Président Sall. Car il sait, que pour consolider la Paix, il faut aller vers le développement durable, vers la croissance, vers l’émergence. Quel est le Président sénégalais qui s’est aussi bien occupé de la Casamance en si peu de temps ?
OUI, parce que pour la première fois, nous avons trois bateaux en même temps. Aline Sitoe Diatta, Aguène et Diambogne et les billets sont subventionnés à 50% et coûtent désormais 5 000 FCFA au lieu de 10 000 FCFA.

OUI, parce que la Casamance est la seule région desservie par deux compagnies aériennes. Sénégal Airlines et Transair ont repris des ailes et des couleurs et nous allons vers la baisse du prix du billet d’avion.
OUI, parce que désormais, nous avons des bus pour le transport urbain à Ziguinchor, des bus qui vont jusque dans les quartiers pauvres, périphériques et défavorisés, et ne se contentent plus de desservir que le centre-ville.
Oui, parce que près de 200 km de pistes rurales sont construites à Ziguinchor, Sédhiou et Kolda et que 8 ponts à Ziguinchor, Tobor, Marsassoum, Diouloulou, Katakalousse, Diakéne sont en cours de construction.
OUI, parce que le dragage du fleuve Casamance n’est plus un rêve.
OUI, parce que la Casamance est “ Zone Touristique Spéciale d’Intérêt National”, pôle touristique de référence, tous les opérateurs touristiques exonérés de toute charge fiscale et sociale pour 10 ans.
Oui, parce que nous avons le domaine agricole communautaire de Sédhiou, une expérience sur le point d’être étendue à tous les autres départements de la Casamance.
OUI, parce que le Projet Pôle Développement Casamance (PPDC) avec 23 milliards pour redynamiser l’économie et désenclaver la région, commence à porter ses fruits et la Banque Mondiale vient de délivrer son satisfécit à mi-parcours.

OUI, parce que nos riziculteurs de la Casamance ont désormais des semences gratuites et de qualité

OUI, parce que nous avons la nouvelle centrale de Boutoute d’un montant de 8 milliards de FCFA et près de 500 villages de la Casamance naturelle sont en train d’être électrifiés.
OUI, parce que l’Hôpital de la Paix, l’unité de dialyse, le deuxième scanneur à l’hôpital régional de Ziguinchor.
OUI, pour les emplois des jeunes et de nouveaux amphithéâtres pour améliorer les conditions d’apprentissage de ceux-là même qui sont chargés d’assurer la relève du pays.
La Casamance a toujours eu le taux de participation le plus élevé lors de consultations électorales, parce nous Casamançais, sommes des Sénégalais à part entière. Cette fois-ci encore, nous allons tenir notre rang en donnant au Président Macky Sall, le taux le plus élevé pour le OUI. Pour service rendu à la Casamance, le OUI de la Casamance doit passer devant celui de Fatick et de Matam. La Casamance n’est pas un enjeu, car le OUI va l’emporter. Nous invitons tout le reste du Sénégal à suivre notre exemple.

Au-delà de la Casamance, j’invite humblement tout le monde à faire preuve de patriotisme et de responsabilité. La politique, c’est « la Science de la Liberté » pour reprendre Proudhon. Chacun a sa liberté d’opinion, de pensée, d’agir, de critiquer, de… Maintenant que les nouvelles réformes de la Constitution nous en donnent l’opportunité, allons-nous refuser à notre Nation plus de Citoyens actifs et de démocratie participative ? Mais non ! A mon avis, puisqu’un référendum c’est un pacquage pas à la carte, j’appelle à ne pas bouder ni voter NON.
Ne pas voter OUI, c’est maintenir le monopole et le dictat des partis politiques et refuser aux candidats indépendants de se présenter aux élections présidentielles, législatives, sénatoriales et locales, alors qu’ils sont parfois de loin plus crédibles et légitimes que certains politiciens professionnels. N’est-ce pas là une vieille revendication qu’il ne faudrait surtout pas renier ?
Ne pas voter OUI, c’est hypothéquer les dividendes que des milliers de Sénégalais auraient pu tirer de la qualité d’une bonne représentativité à toutes les sphères de décision de notre Etat. C’est dire non à des ministres, députés, sénateurs, élus locaux de qualité, qui allient technicité, compétence et légitimité.
Ne pas voter OUI, c’est ne pas moderniser les partis politiques et les laisser en l’état, dans une nébuleuse aussi bien organisationnelle que financière avec des financements parfois occultes qui passent du blanchiment d’argent au trafic de drogue.

Ne pas voter OUI, c’est refuser le développement des territoires et des collectivités locales et continuer à tout concentrer dans la capitale. Le Sénégal, ce n’est pas Dakar seulement

Ne pas voter OUI, c’est proposer un environnement malsain aux citoyens. C’est leur dire que désormais vos terres peuvent ne plus vous appartenir. C’est leur dire que vous avez peu de droit sur le pétrole, le gaz qui viennent d’être découverts et sur d’autres ressources naturelles.
Ne pas voter OUI, c’est dire aux Sénégalais que vous n’avez que des droits mais aucun devoir vis-à-vis de votre Etat. Réclamer, encore réclamer toujours réclamer.
Ne pas voter OUI, c’est donner insidieusement et tacitement aux futurs locataires du palais la possibilité de faire plusieurs mandats de 7 ans avec tous les risques d’abus et de dérives quand on sait que le pouvoir rend fou, et le pouvoir absolu rend absolument fou, pour paraphraser Montesquieu dans « L’esprit des lois ».
Ne pas voter OUI, c’est nier les droits de l’opposition et réfuter le statut de Chef d’opposition alors que les leaders de celle-ci sont noyés par les innombrables partis politiques qui font dans le divertissement, l’anarchie et la figuration.
Ne pas voter OUI, c’est dire aux Sénégalais de l’Extérieur « vous pouvez faire des transferts de capitaux mais ne pouvez nullement prétendre aux instances de décision ».
Ne pas voter OUI, c’est ne pas aviver l’Assemblée qui nous représente, ne pas préserver nos députés qui bénéficient de la même légitimé populaire que le Président de la République, parce qu’élus au suffrage universel. C’est leur dire, restez une majorité mécanique qui exécute des mots d’ordre politiques.
Ne pas voter OUI, c’est refuser toute amélioration de notre système judiciaire, au détriment des justiciables. C’est dire que le mode de fonctionnement de la justice est parfait. Donc laissons les choses telles quelles.
Ne pas voter OUI, c’est accepter de tripatouiller, encore et toujours, notre Dame République. C’est refuser que toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais naissent libres et égaux devant la loi, qu’ils se valent tous, de quelques bords qu’ils soient.
Ne pas voter OUI, c’est refuser de stabiliser une bonne fois pour toute le nombre et la durée du mandat pour tout Président élu. C’est continuer de débattre sur les réformes au lieu de veiller à leur application.
Alors, juste pour deux ans de plus, deux ans légaux et légitimes de surcroit, nous n’allons pas opter pour le nihilisme. Nous allons voter Oui. Oh que OUI.
Demain ou Après-demain. J’aime mon pays, je vote OUI.

Aminata Angélique Manga
Conseiller Spécial du Président de la République

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