Première semaine du Cap Vert à Paris


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Drapeau du Cap Vert
Drapeau du Cap Vert

Vous rêvez de connaître le Cap Vert ? C’est le moment ou jamais. Un club d’entrepreneurs et de cadres issus de l’immigration organise, du 25 mai au 3 juin, à Paris, la première semaine du Cap Vert. Au programme : des conférences, des ateliers et un concert réunissant de grandes voix de l’archipel africain lusophone, telles que Teofilo Chantre, Mayra Andrade, Tito Paris et Lura…

« De la joie, de la bonne humeur, des contacts, des messages forts d’ouverture et de tolérance ». C’est ce qu’attend Elisabeth Moreno de la première semaine du Cap Vert, organisée du 25 mai au 3 juin à Paris. C’est elle la coordonnatrice du projet culturel initié par un club d’entrepreneurs et de cadres des 1e, 2e et 3e générations d’immigration en France. Afin de faire découvrir l’archipel africain lusophone, des conférences, ateliers, expositions, défilés de mode sont programmés… sans parler de la musique, qui ponctuera chaque journée. Mardi soir, Cesaria Evora, la diva aux pieds nus qui parraine l’événement, donnera un concert privé à la Mairie de Saint-Germain-des-Prés. Le 3 juin, pour clôturer une folle semaine culturelle, de grands noms de la chanson capverdienne se produiront : Lura, Mayra Andrade, Teofilo Chantre, Tito Paris, Ferro Gaita, Gil Semedo, Raiz de Polon. Ca ne vaut pas un voyage au Cap Vert, mais bien une évasion. Elisabeth Moreno, qui espère l’affluence de 80 000 à 100 000 personnes, nous précise le programme de cette semaine culturelle.

Afrik.com : Quel est le but de cette semaine du Cap Vert ?

Elisabeth Moreno : Favoriser l’échange, la communication, le partage et la synergie autour d’un petit pays résolument tourné vers le monde. Le Cap Vert est un petit archipel de 10 îles, au carrefour de l’Europe de l’Amérique latine et de l’Afrique. Cela lui donne une diversité et une richesse culturelle formidable. C’est un pays qui est par ailleurs très « à la mode » du fait de son dynamisme et de son ouverture. L’une de ses grandes forces, ce sont ses hommes, ceux qui se trouvent sur l’archipel et ceux de la diaspora. Nous avons souhaité leur rendre hommage.

Afrik.com : Une journée est consacrée à la jeunesse. Pourquoi ?

Elisabeth Moreno : Parce que c’est l’avenir ! Parce que la jeunesse issue de l’immigration dispose aussi de talents, de moteurs et de déterminations exceptionnelles. L’une des associations les plus dynamique dans cette opération a été « Nostalgia di Cabo Verde », toujours présents, plein d’idées, de volonté… Les « Netos de Cabral » dansent, chantent, unissent … Comment ne pas leur rendre hommage ?!

Afrik.com : Pourquoi cette conférence sur l’immigration ?

Elisabeth Moreno : Parce que c’est un sujet brûlant qui passionne les immigrés et les non-immigrés pour des raisons différentes ! Nous en avons beaucoup entendu parler pendant les élections mais pas toujours sous ses aspects positifs, enrichissants, créatifs. C’est ce que nous avons souhaité faire avec ces conférences. Sans tabous, sans complexes, simplement pour dire que c’est une réalité avec laquelle nous devons vivre pour en tirer le meilleur. Vous savez la diaspora capverdienne a la particularité d’être plus dispersée à travers le monde que dans notre archipel ; c’est dire si nous connaissons les joies et les peines de l’immigration !

Afrik.com : La grande Cesaria Evora participera à la semaine du Cap Vert. Quel sera son rôle ?

Elisabeth Moreno : De la même manière que cette semaine se passe sous le haut patronage de notre Président de la République, SE Pedro Pires, Césaria a accepté d’être notre marraine. Elle ouvrira la semaine avec nous lors de notre grand dîner à l’UNESCO, vendredi 25 mai au soir, et elle nous offre un grand concert privé à la mairie du 6e arrondissement de Paris mardi 29 au soir. Sa maison de disque, Lusafrica, a 20 ans cette année. José da Silva, son producteur, est le vice président de notre Club, cela a donc favorisé nos contacts mais je la sais très porteuse et grande supportrice de toutes les actions permettant à notre diaspora de sortir un peu de l’ombre ! C’est une véritable ambassadrice du Cap Vert qui a reçu il y a quelques semaines la légion d’honneur et nous en sommes très fiers !

Afrik.com : A-t-il été facile de convaincre tous les grands artistes de participer au concert de clôture? Pourquoi Cesaria Evora n’y participe pas ?

Elisabeth Moreno : Ils sont tous très sollicités en ce moment, mais l’ampleur et la diversité de l’évènement les a séduits. Nous avons la chance d’accueillir des artistes capverdiens venant de toute l’Europe et du Cap Vert : se retrouver tous autour d’un moment si fort et si riche, ça ne se refuse pas ! Pour Césaria, simplement parce que son agenda ne le lui permettait pas !

Afrik.com : Pensez-vous que la musique capverdienne est plus populaire en France avec les talents comme Mayra Andrade ou Lura ?

Elisabeth Moreno : Passez-vous une seule journée aujourd’hui sans entendre de la musique capverdienne sur les ondes ? Et de tout âge, de tout style ! La musique, c’est ce qui nous porte au Cap Vert. C’est autour d’elle qu’on se retrouve le soir, le dimanche, les jours de fête. Mayra, Lura et tous les autres nous permettent de continuer à fédérer autour de cet esprit, de le partager avec les autres, de faire découvrir un peu de notre culture et pour tout cela je les en remercie.

Afrik.com : Quels stylistes conseillez-vous particulièrement de découvrir ?

Elisabeth Moreno : Toutes bien sûr et très objectivement parce qu’elles ont toutes leur « petit plus » ! De Maryline, qui dit faire des « vêtements de rue », à Ludovina, qui s’adresse à la femme dynamique et libérée, en passant par Fátima, qui nous amène du Cap Vert des tenues traditionnelles mêlées de modernisme, et Touganie-Virginie, qui nous emporte dans un monde de satin, de rêves et d’harmonie… Et elles ont toutes gagné des prix, des concours.

Afrik.com : De quelle aide bénéficiez-vous ?

Elisabeth Moreno : Nous avons essentiellement profité de l’aide de notre ambassade à Paris, des associations capverdiennes, du financement des entreprises capverdiennes qui viennent participer à cette belle aventure et bien sûr de la Mairie du 6e arrondissement de Paris, qui nous donne accès à ce lieu prestigieux qu’est la Place Saint-Germain-des-Prés! Notre Ambassadeur a été particulièrement promoteur dans la réalisation de ce projet. Lorsque nous lui en avons parlé il y a plusieurs mois, il a tout de suite adhéré. Et depuis, il nous a ouvert les portes du gouvernement pour obtenir les aides financières indispensables à la réalisation de ce beau projet. Au delà de cet aspect, ses conseils et son soutien moral nous ont été précieux.

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