Etre étudiant africain en France : pour Moussa, l’accueil a été pour le moins hostile


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Sélectionné parmi les meilleurs élèves de sont lycée, Moussa Diop, jeune sénégalais de 21 ans, a dû se battre pour gagner le droit d’aller poursuivre ses études en France. Une fois arrivé dans l’Hexagone, en 2005, il a eu du mal à trouver ses repères. Etre loin des siens dans ce pays froid rendait l’adaptation malaisée. Pour Moussa, il a été difficile de rompre la glace.

Pour les étudiants étrangers, la France est une terre bénie. C’est une destination qui inspire le rêve et suscite toutes sortes de fantasmes. Cependant, une fois faits les premiers pas sur le sol froid de l’Hexagone, une fois passé l’émerveillement des premiers jours, c’est une toute autre réalité qui s’offre à eux. Une histoire de papiers, de droits, de travail, d’argent, parfois même d’hostilité, de racisme… mais aussi, d’enrichissement, de rencontres, d’expériences heureuses. Moussa nous raconte son histoire bleu blanc rouge… Pas toujours si rose.

Pour moi, les difficultés interviennent déjà au Sénégal. A l’ambassade de France du Sénégal, j’avais l’impression de venir quémander quelque chose. L’accueil était pour le moins hostile. Comme j’avais tous les documents nécessaires, je n’ai malgré tout pas eu de mal à obtenir mon visa. Arrivé en France, pour obtenir le titre de séjour, c’était une autre histoire. Je suis arrivé en septembre 2005 et je n’ai obtenu mes papiers que 7 mois plus tard, en avril.

Une intégration difficile

Pour moi, hormis les démarches administratives longues et pénibles, c’est l’intégration qui a été dure. Le premier contact avec les autres a été délicat. Etre loin de mon pays, de mes proches, c’était insupportable au début. Le premier logement universitaire que j’ai obtenu était loin de ma fac, je devais parcourir toute la ville dans le froid. Le climat était très dur pour moi qui venais d’un pays chaud. Et si ce n’était que ça ! En plus, je multipliais les expériences désagréables et les rencontres froides.

Pour ne citer que cet exemple, l’été dernier, je devais constituer un dossier pour mon inscription en IUP, et il me fallait un certain nombre de documents. J’ai été à la scolarité de l’université et on m’a demandé de manière brusque de repasser. Au bout de trois jours, je réitère, toujours le même accueil glacial. En plus, cette fois-ci, on me balance que si je suis pressé, je n’ai qu’a me débrouiller, récupérer les documents sur le net et les faire signer par le professeur responsable. Ce que je fais, seulement, le professeur en question refuse de signer, prétextant un manque de temps. C’est alors que j’abandonne, lassé. Ce n’est qu’une semaine plus tard que j’obtiens enfin les documents nécessaires.

Avec le temps, on trouve ses repères

Malgré tout, je souhaite mener mes études à terme. Si possible rester en France et travailler, car même si c’est difficile, petit à petit, le cadre devient familier, il faut juste s’habituer. Heureusement, pour vivre je peux compter sur le soutien de mes parents, mon père est cadre dans les télécoms et ma mère travaille à la sécu. Ils m’envoient environ 500 euros par mois. Alors, j’essaie d’avoir une gestion très stricte de mon budget, sinon je ne m’en sors pas. Il faut juste se fixer des objectifs, être sérieux. J’évite les sorties et me concentre sur mes études.

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