RDC : M23 vs Kinshasa, l’accord fait pschitt


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L’accord prévu le mardi 16 avril entre les autorités congolaises et l’état-major du Mouvement du 23 mars (M23) a capoté. Et pour cause, les divergences persistent entre les deux parties.

L’accord de paix qui devait être signé hier, mardi 16 avril à Kampala, en Ouganda, entre les autorités de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), et le Mouvement du 23 mars (M23) a finalement capoté.

« Le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, devait exposer sa synthèse mardi. Une synthèse débouchant sur sa proposition d’accord à signer entre les deux parties. Le rendez-vous avait été donné à 9h00 du matin. Puis repoussé à 10h00. Ensuite reporté dans l’après-midi… Et finalement, plus rien », rapporte RFI.

Et pour cause, les divergences persistent entre les deux parties. « Chacun des deux protagonistes a fait ses propositions d’accord. Elles sont aux antipodes l’une de l’autre. Le gouvernement propose une dissolution immédiate du M23. Le M23 voudrait au contraire conforter sa présence pendant cinq années, qui seraient consacrées à la lutte contre les autres groupes armés », indique le site internet de la radio.

Un accord impossible ?

Ce n’est pas la première fois qu’un accord entre Kinshasa et le M23 se dégonfle. Les négociations entre les deux camps, sous l’égide ougandaise, dure depuis décembre 2012. Un accord devait déjà être signé le 15 mars dernier avant d’être reporté à ce mardi 16 avril.

En déplacement à Kampala, samedi 2 mars, le président congolais Joseph Kabila avait, pour la première fois depuis le début du conflit au Nord-Kivu en mai, fait des concessions allant dans le sens des revendications du M23. En clair, il avait répondu point par point aux revendications initiales des mutins, ex-rebelles du Congrès national de défense du peuple (CNDP), en proposant à certains une réintégration dans l’armée nationale ou une reconversion dans le civil d’une part, et d’autre part, une amnistie avec l’accord du Parlement.

La tension reste encore vive entre les autorités congolaises et le M23. D’autant plus que l’ONU a adopté, jeudi 28 mars, une résolution approuvant la mise en place d’une brigade d’intervention offensive, composée de 3000 hommes, en République démocratique du Congo (RDC). Une force dont la principale mission est de désarmer les rebelles du Nord-Kivu.

Un point d’achoppement qui explique, en grande partie, ce nouvel échec des négociations. « Du côté du mouvement rebelle, on pense que le gouvernement fait tout pour retarder l’accord, privilégiant ainsi la voie militaire, c’est-à-dire la brigade d’intervention des Nations unies. « Pas du tout », rétorque la délégation de Kinshasa, souligne RFI.

Les mutins du M23 affrontent depuis le mois de mai 2012 les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au Nord-Kivu, à l’Est du pays. Un conflit meurtrier, dont le bilan reste encore à définir, qui a provoqué le déplacement d’au moins 500.000 congolais.

Ce nouvel échec de la signature d’un acte de paix entre Kinshasa et le M23 laisse augurer la poursuite du conflit. Au quel cas, ce sont les populations civiles qui en paieront encore le prix.

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