RDC : le gouvernement justifie l’arrestation de l’opposant Ewanga


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L’arrestation, mardi 5 août, du député Jean-Bertrand Ewanga a déclenché la colère de l’opposition en République démocratique du Congo. Le gouvernement tente de justifier son action, sur fond de tension.

Le gouvernement RD-congolais tente de s’expliquer suite à l’arrestation du député de l’opposition Jean-Bertrand Ewanga. Il a été arrêté, mardi 5 août, pour offense au chef de l’Etat. Selon Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, M. Ewanga est « en résidence surveillée » depuis qu’il a fait « la promotion de la haine entre les ethnies ». Ce que dément l’opposant.

Jean-Bertrand Ewanga, député et secrétaire général de l’Union pour la Nation congolaise (UNC), a été arrêté à l’issue d’un meeting organisé par l’opposition, qui avait pour objet de dénoncer le projet de modification de la Constitution visant à maintenir Joseph Kabila au pouvoir.

Une arrestation injustifiée, selon l’avocat

« On lui reproche d’avoir dit que Kabila est un voleur, ce que notre client nie catégoriquement et aussi d’avoir dit que Kabila est un Rwandais, ce que notre client nie également », a indiqué, mercredi, l’un des avocats de l’opposant, Me Godé Bononga. Il qualifie d’injustifiée l’arrestation de son client, tout comme sa détention « en prison », selon lui, et non en résidence surveillée comme l’avait préconisé la Cour suprême de Kinshasa.

Le procureur général de la République affirme avoir gardé Ewanga à la prison centrale de Makala qui, selon lui, constitue une seule résidence surveillée mise à sa disposition : « La seule résidence mise à disposition par l’autorité jusqu’à preuve du contraire c’est celle où monsieur Ewanga se trouve présentement », rapporte Radio Okapi.

Un « flagrant délit », selon Mende

Lambert Mende affirme de son côté que « Jean-Bertrand Ewanga se trouve bien en résidence surveillée, c’est ce que l’on fait avec les personnes de son rang ». Le porte-parole du gouvernement prétend que l’opposant Ewanga a été arrêté suite à un flagrant délit. « Lorsqu’il y a flagrant délit, le procureur général de la République a autorité pour se saisir de qui que ce soit, ministre, parlementaire, ou autre. Et l’Assemblée nationale n’est informée qu’après. C’est en cas de non-flagrance que l’Assemblée nationale est informée. C’est inscrit noir sur blanc dans le règlement de l’Assemblée nationale ».

Interrogé mercredi par RFI, Lambert Mende a affirmé que les autorités de Kinshasa étaient en possession d’enregistrements. « Nous ne pouvons plus accepter qu’en République démocratique du Congo, on vienne faire la promotion de la haine entre les ethnies, en attribuant au Président [Joseph Kabila] une ethnie qui n’est pas la sienne et en appelant les gens à chasser tous les individus de cette ethnie. C’est quelque chose qu’aucun responsable congolais, même s’il est dans l’opposition, ne devrait encourager », expose Lambert Mende.

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