RDC : Kamerhe, futur Premier ministre de Kabila ?


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Vital Kamerhe, l’ancien président de l’Assemblée nationale du Congo-Kinshasa, pourrait-il devenir prochainement le Premier ministre de Joseph Kabila ? L’hypothèse, de plus en plus évoquée au sein du microcosme politique kinois, semble faire son chemin.

La position d’apaisement du leader de l’UNC vis-à-vis du facilitateur du Dialogue national, le togolais Edem Kodjo, qu’il a rencontré à deux reprises ces dernières semaines, à Lomé puis à Kinshasa, rend l’hypothèse plausible selon les observateurs.

Vital Kamerhe, futur Premier ministre de Joseph Kabila à l’issue du Dialogue national souhaité par le Président RD congolais, dans le cadre d’une transition entérinant de fait le glissement du calendrier électoral ? Pour certains analystes, l’hypothèse est non seulement crédible mais probable. A l’appui de leur raisonnement, ils évoquent les faits suivants.

Tout d’abord, Vital Kamerhe a rencontré à deux reprises, ces dernières semaines, le « facilitateur » de l’Union Africaine (UA), l’ancien Premier ministre du Togo, Edem Kodjo. La première fois à Lomé mi-juillet. La seconde à Kinshasa quelques jours plus tard. « Les échanges entre les deux hommes sont très fluides », nous indique un proche de Kodjo.

Depuis lors, la position de Vital Kamerhe vis-à-vis du dialogue national a été nettement infléchie. D’intransigeant, ce dernier est devenu conciliant, acceptant d’y prendre part. Officiellement, il serait toujours question d’y aller afin de faire respecter le délai constitutionnel pour la tenue de l’élection présidentielle. Mais beaucoup font le pari que cette position n’est que de façade et qu’elle sera, elle aussi, bientôt amendée et sacrifiée sur l’autel des intérêts du leader de l’UNC.

Un leader qui, depuis Genval (lieu de réunion, dans la banlieue bruxelloise, de la majeure partie de l’opposition congolaise en juin dernier), est de plus en plus isolé. « Il a boudé purement et simplement cette réunion. Aujourd’hui, il a clairement décidé de faire bande à part », décrypte ce proche d’Etienne Tshisekedi. En effet, les positions de l’UDPS, du G7, de l’AR ou encore d’une grande partie de la Dynamique de l’Opposition, réunis au sein du Rassemblement, sont de plus en plus éloignées de celles de Vital Kamerhe.

D’ailleurs, la plateforme dont son parti est membre – la Dynamique – semble en voie d’implosion, plusieurs de ses ténors (Martin Fayulu, Joseph Olenghankoy, le Professeur Matungulu, etc.) ne partageant pas du tout la stratégie de Vital Kamerhe. Pire, au sein même de l’UNC, celle-ci fait grincer des dents. Le divorce avec Jean-Bertrand Ewanga ou encore Claudel-André Lubaya, deux figures éminentes du parti, semble proche, tant les divergences de vue sont patentes.

Enfin, beaucoup soupçonnent aujourd’hui les partisans de Vital Kamerhe de vouloir enfoncer un coin entre Etienne Tshisekedi et Moïse Katumbi. Un duo qui constitue aujourd’hui l’ossature, l’épine dorsale de l’opposition RD congolaise. De sources proches de l’UNC, Vital Kamerhe aurait peu apprécié le fait que le premier mentionne le second dans son discours prononcé à l’occasion du grand meeting de Kinshasa le 31 juillet dernier.

« C’est peine perdue », nous confie un proche de Felix Tshisekedi, le fils du Sphinx de Limete. « Etienne Tshisekedi apprécie chez Moïse Katumbi son sens de la parole donnée et de l’intérêt général. Il n’en dit pas autant de Vital Kamerhe », conclut-il dans un sourire entendu, en rappelant le précédent de 2011 – Kamerhe avait alors fait faux bond à Tshisekedi, séchant deux réunions, l’une prévue aux Etats-Unis, l’autre en Afrique du Sud, au cours desquelles une candidature commune entre les deux hommes en vue de la présidentielle cette année-là aurait dû être évoquée.

Ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui s’inquiètent de voir Vital Kamerhe prendre le risque d’inscrire ses pas dans ceux de la Majorité Présidentielle, au détriment du respect de la Constitution et du front commun de l’opposition démocratique. D’autres pourtant y voient le sort naturel de toutes les grandes coalitions : s’émietter peu à peu en chapelles rivales, chaque coalisé se souvenant soudain qu’il a un parcours personnel à réussir.

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