Quand Israël fait la distinction entre arabes musulmans et arabes chrétiens


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Le projet de loi controversé visant à distinguer les citoyens israéliens de confession musulmane et ceux d’obédience chrétienne a été adopté par la Knesset.

La Knesset, le Parlement israélien, a adopté un projet de loi qui différencie la communauté arabe musulmane d’Israël à celle de confession chrétienne. Le texte, jugé « sectaire » par des députés arabes israéliens, approuvé lundi dernier, élargit la Commission nationale sur l’égalité des chances dans l’emploi de cinq à 10 membres et fait une nette distinction des sièges attribués aux représentants des travailleurs chrétiens et musulmans.

Le parrain de ce projet de loi, Yariv Levin, du parti Likoud, la droite nationaliste du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a, sans complexe, affirmé que les musulmans israéliens avaient pour ambition la destruction du pays. « Nous avons beaucoup en commun avec les chrétiens. Ils sont nos alliés naturels, un contrepoids aux musulmans qui veulent détruire le pays de l’intérieur », a-t-il déclaré aux médias.

La communauté palestinienne indignée

Le député arabe israélien Basel Ghattas a vivement réagi après l’adoption de ce texte empreint d’un « sectarisme sans précédent ». Cet orthodoxe, pourtant chrétien, a dénoncé une « manœuvre politique de l’extrême droite ».

L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a quant à elle rejeté cette loi, selon un communiqué de Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif. Cette dernière déplore une loi qui cherche « à créer une nouvelle réalité au sein de notre peuple sur une base religieuse au lieu de se fonder sur l’identité nationale ».

Diviser pour mieux régner

Les arabes israéliens descendent des 160 000 Palestiniens qui ont pu conserver leurs terres après la création d’Israël en 1948. Ils sont actuellement plus de 1,4 million de personnes, soit 20% de la population totale.

Vue par la presse française « Israël – qui bénéficie du soutien idéologique et financier des chrétiens évangélistes sionistes, en particulier américains – s’efforce de jouer la carte de la division entre arabes chrétiens et musulmans dans le conflit israélo-palestinien, selon les adversaires du projet de loi », rapporte l’AFP.

Cette nouvelle loi prévoit aussi des sièges à la communauté druze, aux juifs ultra-orthodoxes, connus pour leur position antisioniste, et aux immigrés juifs d’Ethiopie. Le taux de chômage parmi ces communautés est nettement supérieur à la moyenne.

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