Prix élevé des denrées alimentaires : Niasse défend Macky Sall


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Les accointances entre les leaders de la coalition Benno Bokk Yakkaar ont fini par faire oublier à Moustapha Niasse et à Macky Sall leur mission respective. Le premier nommé, président de l’Assemblée nationale sénégalaise, a voulu défendre la politique de son allié, Macky Sall qui se trouve être le Président de la République. Alors que le commun des Sénégalais attend Macky Sall sur la baisse du prix des denrées alimentaires qui tarde à se réaliser, voilà que Moustapha Niasse tente de justifier le prix actuel du riz qui est reste très élevé, au point de s’emmêler les pinceaux.

Au Sénégal, il est très difficile de parler de la séparation des pouvoirs. On peut même dire que c’est la confusion totale entre les deux pouvoirs : l’exécutif et le législatif. En marge de la cérémonie d’ouverture de la première réunion inter-sessionnelle du Réseau des femmes parlementaires de la Francophonie le 25 avril dernier, Moustapha Niasse a été accroché sur le retard de la baisse annoncé du prix des denrées de première nécessité. Le président de l’Assemblée nationale a été on ne peut plus clair : le prix du riz et celui de nombre de denrées obéissent à la loi du marché. Un résumé de ses propos que la presse a repris à grands fracas et qui a sonné comme un scandale. En effet, pour les populations, c’est clair que l’État n’est pas en mesure de baisser le prix des denrées. Du moins pour le moment.

Niasse justifie la politique de Macky Sall

Dans un communiqué publié dans le journal Le Soleil de ce lundi 29 avril 2013, le directeur de la communication de Moustapha Niasse a tenté d’apporter des précisions quant aux propos du président de l’Assemblée nationale. Dans le communiqué qui fait office de « Clarification à propos de la réponse de monsieur le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, sur les prix des denrées de première nécessité », on peut lire : « (…) Il se trouve que les règles de l’économie moderne et les mécanismes du commerce international, obéissent aux exigences de la réalité et aux lois du marché. Dans ce domaine, la structure du prix, pour chaque produit est une donnée intangible. Si vous prenez le cas du riz comme exemple, la réalité est que la tonne achetée en Thaïlande est de 136.000 FCFA (207 euros). Ce prix connaîtra progressivement, et à différentes étapes, une série d’augmentations. En effet, parce qu’il s’ajoute au coût d’acquisition du produit, le coût de transport par bateau de la Thaïlande au Sénégal, le coût de l’assurance du produit, obligatoire selon les règles du Commerce international. A cela s’ajoute le coût de la manutention au port d’embarquement en Thaïlande et au port de débarquement à Dakar. En plus de ces frais de manutention au départ et à l’arrivée, il faut ajouter des frais de manutention-bord, entre le manutentionnaire et l’armateur, frais supportés par le produit en question. A ces frais d’acconage, s’ajoutent des frais de stockage, de magasinage du produit, les taxes du port et toutes les charges avant le franchissement du produit au cordon douanier. Pour la mise à la consommation du produit, conformément à la législation, intervient le paiement des droits de douane, de la TVA et diverses autres taxes. C’est l’ensemble de ces données, auxquelles s’ajoute la marge bénéficiaire, du grossiste au détaillant, qui déterminent le prix du produit sur la marché ».

Un communiqué assez clair qui justifie l’approche des journalistes qui ont fait comprendre aux Sénégalais que ce n’est pas demain la veille que les prix du riz et des denrées de première nécessité vont connaître une baisse, comme l’a promis Macky Sall. En tentant de fournir une explication, Niasse ne fait que confirmer ses propos, car aucune lueur de baisse n’est sous-entendue. Dans la mesure où il n’a été ni question de lever certaines taxes, encore moins négocier avec les grossistes ou les détaillants pour une baisse de leur marge. Quant à la subvention par l’État des denrées de première nécessité, c’est un mot rangé dans les tiroirs depuis 2000, avec le départ de l’ancien Président, Abdou Diouf. Reste à savoir si la défense des positions de l’exécutif par le législatif s’arrêtera sur cette seule question des denrées de première nécessité. Car déjà, les Sénégalais frissonnent de voir des députés du peuple défendre un Président qui n’arrive toujours pas à tenir ses promesses pré-électorales et postélectorales.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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