Présidentielle au Togo : Faure Gnassingbé candidat, de père en fils


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L’actuel président de la République du Togo, Faure Gnassingbé, s’est porté officiellement candidat pour un troisième mandat à la tête du pays, ce mercredi. Après 38 ans de règne de son père, le chef d’Etat sortant apparait en position de force pour briguer un troisième mandat à l’approche de la présidentielle du 15 avril prochain.

Faure Gnassingbé va donc briguer un troisième mandat à l’élection présidentielle du 15 avril prochain. Il a été désigné mercredi par près de 700 délégués de son parti, l’Union pour la République (UNIR), réuni dans son fief de Kara, au nord du Togo.

Le huitième candidat

« J’ai l’honneur d’accepter d’être investi comme candidat à la prochaine élection présidentielle. Oui je compte sur Dieu et vous êtes à mes côtés », a déclaré le président sortant, et il poursuit : « Je dis oui car je suis convaincu qu’ensemble nous saurons nous montrer à la hauteur de la confiance que les Togolais placent en nous. Ensemble, nous continuerons chaque jour à montrer à nos concitoyens qu’ils sont et demeurent notre préoccupation, notre priorité », rapporte RFI.

Il est le huitième candidat déclaré pour la prochaine élection présidentielle dont la date a été fixé ce mardi au 15 avril prochain. Il apparaît en position de force à l’approche de cette échéance face à une opposition divisée.

Porté par son père

Fils et successeur de son père à la tête du pays, il est porté au pouvoir par un coup d’Etat constitutionnel avec le soutien de l’armée, après le décès de son père le 5 février 2005. Ancien soldat de l’armée colonial française, ayant combattu en Algérie et en Indochine, Gnassingbé Eyadema dirige le Togo d’une main de fer pendant 38 ans. Il est réélu à cinq reprises en 1979, 1986, 1993, 1998 et 2003, après avoir pris le pouvoir en 1967.

En 2002, Gnassingbé père fait amender la Constitution du Togo et abaisse notamment l’âge minimum pour pouvoir être président à 35 ans, soit l’âge de Faure Gnassingbé à l’époque, afin qu’il puisse se présenter à la présidentielle de 2003 pour éventuellement remplacer le père.

Élu à deux reprises avec 60 % des voix

Il supprime par la même occasion la limitation du nombre de mandat du chef de l’Etat alors qu’en 1992, les togolais avaient voté à 90 % pour limiter ce nombre à deux. L’opposition togolaise a tenté ces derniers mois d’engager une modification constitutionnelle et d’interdire une troisième candidature du président sortant sans succès. Certains partis, comme le Comité d’action pour le renouveau (CAR), ont annoncé leur boycott de cette prochaine élection.

Faure Gnassingbé a été élu une première fois en 2005 avec plus de 60 % des voix. Le scrutin est marqué par l’irruption de militaires dans certains bureaux de vote pour voler des urnes. Les manifestations d’une partie de la population n’y font rien. Malgré les 790 morts décomptés par la ligue togolaise des droits de l’homme, 154 selon la commission d’enquête officielle togolaise ou entre 400 et 500, d’après l’ONU, causé par une violente répression. Il est réélu en 2010 avec presque le même score.

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