Patrimoine de l’Unesco : Lamu, capitale swahilie et des cultures islamiques


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La vieille ville de Lamu au Kenya faisait partie des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en décembre 2001, dont trois autres se situaient en Afrique subsaharienne : Tsodilo au Botswana, la colline royale Ambohimanga à Madagascar et les tombes des rois du Buganda à Kasubi en Ouganda.

La vieille ville de Lamu est le premier site culturel du Kenya. Considéré comme le plus ancien et le mieux préservé des lieux de peuplement swahilis en Afrique de l’Est, Lamu est un patrimoine historique vivant, habité en permanence depuis plus de 700 ans. Jadis un des principaux pôles commerciaux de la région, elle est, depuis le 19e siècle, un important centre religieux et un haut lieu d’enseignement des cultures islamiques.

Ville insulaire et culturelle

A 250 km au nord de Mombassa, la ville de Lamu se dresse sur l’île du même nom, au large de l’océan Indien. Divisée en deux parties bien distinctes – d’un côté, des constructions en pierre, de l’autre, des maisons en terre – la ville ne compte pas moins de 36 Mitaa (petits quartiers), qui structurent la vie sociale. Son fort bâti entre 1813 et 1831, les murs massifs de ses maisons qui ont de 40 à 60 cm d’épaisseur, ses petites rues propices aux flâneries, ses cours intérieures, ses vérandas et ses portes de bois sculptées, lui donnent une allure toute particulière, qui marie harmonieusement les styles arabe, indien, européen et swahili.

Habitée, à l’origine, par la population locale bantoue, Lamu deviendra rapidement une escale régulière des marins venus de la péninsule arabique, du Golfe persique et d’Extrême-Orient. Sous régime portugais entre 1506 et 1698, elle connaîtra successivement la protection omanaise et la domination britannique, avant d’intégrer le Kenya, en 1963.

Escale maritime

Parmi ses habitants, Lamu compte nombre de descendants du Prophète. Leur présence a maintenu en vie la tradition, qui se poursuit à ce jour sous la forme de festivals annuels, les Maulidi. Ces derniers réunissent de nombreux musulmans venus de l’Afrique orientale et centrale, de l’Afrique du Nord ainsi que de la région du Golfe.

Du fait de son insularité, Lamu a très peu cédé aux caprices de la technologie moderne. Elle est aujourd’hui desservie par l’aéroport de l’île de Manda et accueille quelques dizaines de milliers de visiteurs par an, dont un tiers originaires du Kenya. Depuis peu, l’essor démographique et la hausse du nombre de visiteurs exercent des pressions. L’ouverture progressive d’une société qui privilégiait jadis l’intimité ne va pas sans quelques difficultés.

Rénovation architecturale

Une étude parrainée par l’Unesco en 1974 a servi de base au développement d’un plan directeur de conservation et la ville a été classée monument historique national en 1986. Les ressources nationales sont complétées par des fonds internationaux, en vue de réaliser des programmes de rénovation des maisons swahilies et de formation des techniciens locaux aux compétences traditionnelles des artisans.

Son inscription sur la Liste du patrimoine mondial devait permettre à Lamu de garder intactes ses valeurs culturelles et religieuses dans le cadre de sa modernisation et de se protéger des risques potentiels, tels que les incendies ou les constructions d’hôtels aux abords de la zone historique.

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