Nigeria : un rapt de 500 femmes et enfants dissimulé par le pouvoir


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Pas moins de 500 femmes et enfants ont été enlevés, fin 2014, par le groupe terroriste Boko Haram à Damasak, dans le nord-est du Nigeria, mais les autorités ont dissimulé et ignoré les informations sur ce rapt massif, dénoncent des habitants de cette ville.

DE NOTRE PARTENAIRE KADIDIA.COM

Les habitants de Damasak sont en colère. Selon eux, le gouvernement nigérian a dissimulé un rapt de 500 femmes et enfants commis par le groupe terroriste Boko Haram, plus important que celui des 276 lycéennes de Chibok. Cet enlèvement massif s’est produit le 24 novembre 2014, selon un fonctionnaire local, un chef local, un ancien et un habitant de Damasak.

Le rapt s’est produit sous la présidence de Goodluck Jonathan, qui avait démenti, en mars 2015, les informations sur cet enlèvement massif, ainsi qu’un sénateur local et une source sécuritaire. Les témoignages des habitants confirment la teneur d’un rapport de l’ONG Human Rights Watch publié mercredi. « Nous avons gardé le silence sur cet enlèvement par peur de provoquer la colère du gouvernement, qui était déjà aux prises avec l’embarras provoqué par l’enlèvement des écolières de Chibok », en avril 2014, a affirmé un fonctionnaire local sous couvert d’anonymat. Selon plusieurs habitants, le gouvernement a délibérément voulu étouffer l’enlèvement de masse de Damasak pour ne pas être mis à mal par l’insurrection armée qui le décrédibilisait déjà depuis longtemps.

« Trois cents enfants sont portés disparus depuis plus d’un an et le gouvernement nigérian n’a toujours pas réagi », dénonce HRW, ajoutant que « les autorités doivent se réveiller et prendre des mesures pour les libérer ».

Depuis 2009, Boko Haram a tué pas moins de 17 000 personnes et poussé plus de 2 millions d’individus à se déplacer. Le groupe est né en 2002 dans le nord du Nigeria. Mais alors qu’au départ le groupe ne s’attaquait qu’aux symboles étatiques, commissariats, postes de police, bâtiments publics…. son visage s’est à peu assombri. Le groupe se met dès 2009, sous la direction du féroce Abubakar Shekau, à tuer sans vergogne et massacrer des populations, provoquant la fuite de milliers de personnes sous le regard impuissant du gouvernement.

A son arrivée au pouvoir, le chef de l’Etat nigérian Muhammadu Buhari a promis de débarrasser le pays de Boko Haram en quelques mois. Mais cet objectif est loin d’être atteint même si les troupes du Cameroun, du Niger et du Tchad soutiennent le pays dans sa lutte armée contre le groupe terroriste.

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