Nigeria : le Sénat accusé de « légaliser la pédophilie »


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Après la décision des députés nigérians de retirer de la Constitution, la section 29, qui instituait un âge légal minimum pour le mariage, beaucoup de Nigérians sont montés au créneau, allant jusqu’à accuser le Sénat de « promouvoir la pédophilie »

Le Sénat nigérian vient de retirer de la Constitution du pays, la « section 29 » qui stipulait qu’une femme ne peut pas se marier avant d’avoir atteint ses 18 ans. Cette décision du Sénat intervient après que les députés nigérians aient décidé de retirer cette « section 29 ». Cette nouvelle décision fait chauffer les esprits, et beaucoup de Nigérians ont manifesté leur indignation. Dans les réseaux sociaux, les internautes ne mâchent pas leurs mots. On peut lire des phrases du genre : « Nation pédophile » ou autre « le Sénat légalise la pédophilie au Nigeria ».

La colère du peuple

En retirant la « section 29 » qui jouait jusque-là le rôle de sécurité dans un pays menacé par les viols et les actes à caractère pédophile, la Constitution n’implique aucun âge minimum pour le mariage, et rend en conséquence le mariage de mineures parfaitement légale. Le Sénat laisse libre la conscience humaine d’agir comme bon lui semble. Ce qui est inacceptable pour la population nigériane qui craint les débordements et la multiplication des violences faites aux jeunes filles. Aussitôt annoncé, une pétition a été lancée pour demander la modification de la Constitution. En un rien de temps, la pétition réunit à présent « 17 360 signataires », selon le site d’informations Koaci. Les signataires demandent aux Nations Unies d’intervenir. La pétition déclare : « Tout simplement, la loi telle qu’elle existe à ce jour, n’assure aucune protection d’une personne mineure subissant des rapports sexuels, quel que soit son âge, pour peu que cela soit fait dans les limites du mariage, même si elle peut ne pas être en mesure de comprendre ou d’apprécier la nature du contrat de mariage ».

Un combat qui perdure

Un rapport fait par des organisations des Droits des Enfants, dont Unicef, a dénombré 12 000 cas annuels d’infections urinaires liées aux grossesses précoces chez les jeunes filles du Nigeria. Ce qui fait du Nigeria un des pays où les jeunes filles seraient victime de viols, mariages forcés, pédophilie entre autres.
On se rappelle en 2009, du quatrième mariage du sénateur Ahmed Sani Yerina, avec une jeune fille de 13 ans, qui avait fait scandale, menant à de nombreuses manifestations. Le sénateur avait alors justifié son attitude par la charia (loi islamique) appliquée dans son Etat de Zamfara, situé dans le nord du pays.

Pour l’instant, ceux qui défendent le « droit » d’épouser des mineurs au Nigeria remportent une bataille, mais les défenseurs des Droits de l’Homme et de l’enfance restent déterminés à remporter la guerre.

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