Nigeria : 86 fermiers chrétiens assassinés


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Le président nigérian Muhammadu Buhari a appelé dimanche au calme après que 86 fermiers, majoritairement chrétiens, aient été tuées dans une attaque par des éleveurs nomades musulmans dans le centre du pays.

La terrible découverte dans la région de Barikin Ladi, dans l’Etat du Plateau, est survenue après des jours de violences apparemment déclenchées par une attaque par des fermiers de Berom sur des éleveurs Fulani jeudi.

Le commissaire de police de l’Etat, Undie Adie, a déclaré qu’une perquisition de villages Berom dans la région après des affrontements samedi avait révélé que 86 personnes avaient été tuées, d’autres ont été blessés et une cinquantaine maison ont été rasées.

Les affrontements entre les pasteurs nomades Peuls, majoritairement musulmans, et les paysans, majoritairement chrétiens, ont secoué la Middle Belt du Nigeria depuis 2013 et sont de plus en plus fréquents.

Simon Lalong, le gouverneur du Plateau, a annoncé que les autorités appliqueraient un couvre-feu. Il a qualifié le couvre-feu «d’une mesure immédiate pour protéger la vie des citoyens» dans un communiqué publié sur Twitter et a déclaré qu’il serait en vigueur jusqu’à nouvel ordre.

La capacité de Buhari, le président nigérian, lui-même musulman et peul, à réprimer la violence dans le pays sera certainement une question cruciale des prochaines élections présidentielles de 2019.

Le Nigeria est déjà aux prises avec une insurrection de Boko Haram depuis une décennie, qui a tué des milliers de personnes et déplacé des millions de personnes à l’intérieur du pays.

Buhari, qui est ethniquement Fulani, a été accusé de ne pas faire assez pour arrêter la violence et son inaction est très largement critiquée sur les médias sociaux.

Buhari a par ailleurs déclaré que certains des bergers armés ont été formés par les services de sécurité libyens sous Mouammar Kadhafi. Depuis lors, M. Buhari a déclaré lors d’une conversation avec l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby, en avril, que la crise avait été aggravée par l’afflux d’hommes armés de la région du Sahel dans différentes parties de la sous-région ouest-africaine.

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