« Mon village c’est Kinshasa » ou l’incursion dans le quotidien des Kinois


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« »Mon village c’est Kinshasa » est un très joli documentaire audio qui donne la parole aux Kinois issus des quartiers populaires, qu’Afrik.com a voulu vous faire découvrir. Pourquoi Kinshasa ? Parce-que cette ville représente 15 % de la population d’un pays qui se trouve au coeur du continent africain, et pour comprendre le rôle de l’Afrique dans la mondialisation, il faut comprendre la RD congo, dit Benjamin Bibas, le réalisateur de ce documentaire.

Dans ce documentaire audio, réalisé en juin 2013, mais tristement d’actualité, on se retrouve plongé dans la ville de Kinshasa avec ses problèmes et surtout ses sonorités. Les problèmes : le manque d’électricité dans la capitale congolaise, « tout le quartier de la ville de Kinshasa n’est pas électrifié », témoignage un Kinois, ou encore la lutte des classes, on entend ainsi parler de « ces autres ». « Ces autres » ce sont les riches, « ce sont ceux qui sont proches de la politique (…) de l’autorité », ceux qui ne connaissent pas la réalité kinoise.

La réalité kinoise, c’est le minerval (frais scolaires) que doivent payer les parents qui n’ont pas de travail, pour inscrire leurs enfants à l’école, afin qu’ils reçoivent un enseignement. Un enseignement primaire censé être « obligatoire et gratuit dans les établissements publics », comme le stipule l’article 43 de la Constitution de la République démocratique du Congo. « On essaie de chasser les enfants des parents qui ne paient pas », dénonce un enseignant interrogé. La réalité kinoise c’est aussi les « koulouna », ces jeunes qui ont déserté cette école trop chère, qui boivent du whisky, et qui s’affrontent à coup de machette, se plaint une mère de famille.

La réalité kinoise, c’est aussi ces travailleurs congolais payés cinq dollars par jour, dans une capitale où le loyer s’élève à 600 dollars. Payés cinq dollars par jour, pour un travail qui commence à six heures du matin et qui dure jusqu’à 17 heures, et ce, du lundi au dimanche, nous informent ces ouvriers kinois qui travaillent pour une société chinoise. Malgré tout, l’espoir demeure et se manifeste par le bruit omniprésent dans cette ville et dans ce documentaire audio.

« A travers ce documentaire sonore, où l’on se rend d’un quartier à un autre de Kinshasa, on s’aperçoit à quel point cette ville vit au rythme du ndombolo, du bruit des voitures, des klaxons ou encore du bruit des églises. Ces bruits montrent que l’optimisme est toujours présent chez les Congolais », dit un Kinois, ajoutant que cette oppression sociale est une source d’inspiration et de création pour trouver des solutions face aux problèmes de société. Ces bruits montrent que l’espoir est toujours présent, comme chez ce jeune de 14 ans qui rêve de devenir footballeur, de jouer à Barcelone et de gagner beaucoup d’argent, afin d’échapper à cette triste réalité congolaise.

Voilà un bref aperçu de ce très joli documentaire audio, plein de vie et d’espoir.

Un documentaire audio de Benjamin Bibas mis en son par Sébastien Lecordier, avec la collaboration de Sébastien Godret et produit par Radiofonies Europe.

Déjà diffusé le 1er juin sur la Radio Télévision Belge Francophone et le lundi 16 juin sur Radio Aligre, d’autres diffusions sont programmées le mardi 17 juin à 9h sur la Africa n°1 (émission « La Grande matinale ») et le 23 juin à 16h sur Radio Campus Bruxelles (émission « Créations Radiophoniques »).

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