Mauritanie : Ould Abdel Aziz promet « l’unité nationale »


Lecture 3 min.
arton41118

Face à une coalition d’opposition qui a boycotté l’élection présidentielle en Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, vainqueur du scrutin, a promis « l’unité nationale ».

Le défi sera probablement difficile à relever, mais le Président mauritanien veut y croire. Largement réélu samedi avec 81,89% des voix, Mohamed Ould Abdel Aziz « s’engage devant l’opinion nationale à être le Président de tous les Mauritaniens et à garantir les droits de tous les citoyens, leur égalité devant la loi et devant les services de l’Etat », selon une déclaration lue par son directeur de campagne, Sidi Ould Salem.

Le dirigeant mauritanien reste confronté à une opposition qui refuse de dialoguer avec lui. Celle-ci, rassemblée au sein du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU, opposition dite « radicale »), avait appelé au boycott du scrutin présidentiel. Elle dénonce un « pouvoir dictatorial ». Le président du FNDU, Cheikh Sidi Ahmed Ould Babamine, a estimé, ce lundi, que la réélection d’Abdel Aziz n’était pas « une surprise », car « il est allé presque tout seul à ce scrutin » et a été « très mal élu » avec « seulement 80% du quart de l’électorat potentiel ».

Ould Abdel Aziz a souligné que « le taux de participation de 56,46% (…) témoigne d’une part de l’échec patent de ceux qui ont prôné le boycott et de l’engagement, d’autre part, de la grande partie du peuple mauritanien à poursuivre sans relâche le processus de consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance ».

Les observateurs saluent le « bon déroulement » du scrutin

La soixantaine d’observateurs de l’Union africaine (UA), dirigés par l’ancien Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi, ont salué, dès dimanche, le bon déroulement du scrutin présidentiel de la veille, et ont encouragé « le gouvernement et les partis à poursuivre la concertation politique au-delà » de l’élection.

Le Président réélu, ex-général de 57 ans, était en lice face à quatre autres candidats. Le militant anti-esclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid, qui se présentait pour la première fois, est arrivé en seconde position avec 9% des voix. Il n’avait toujours pas réagi à la mi-journée de ce lundi. Le candidat du parti El-Wiam, Boidiel Ould Houmeid, une formation de l’opposition dite « modérée », est quant à lui arrivé troisième avec 4,5% des voix. Il a reconnu la victoire du Président et l’a félicité. Il n’y a « pas eu de fraudes, mais des pressions exercées sur nos électeurs avant le scrutin », a-t-il affirmé. Néanmoins, a-t-il ajouté, « nous sommes satisfaits, car notre travail en tant que parti politique est un travail de longue haleine ». Quant aux deux autres candidats, Ibrahima Moctar Sarr, représentant la communauté négro-mauritanienne, est arrivé quatrième avec 4,44% des suffrages, et Lalla Mariem Mint Moulaye Idriss, la seule femme à la course présidentielle, est arrivée dernière avec 0,49% des voix. Les candidats ont 48 heures pour faire des réclamations auprès du Conseil constitutionnel, avant la proclamation des résultats définitifs.

Le chef de l’Etat, réélu pour cinq ans, a renouvelé son « engagement à poursuivre une politique de renforcement de l’unité nationale, d’indépendance de la justice, de lutte contre la gabegie et les inégalités sociales, ainsi que de réduction de la pauvreté par une meilleure redistribution de la richesse nationale ».

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News