Mauritanie : la lutte des cités anciennes pour leur survie


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Désertification, braconnage, pression du développement, les villes anciennes de Mauritanie : Chinguetti, Oualata, Ouadane et Tichitt voient de plus en plus leur cadre naturel, qui fait leur force, menacé par ces fléaux. Comment préserver l’authenticité de ces cites classées au patrimoine mondial de l’Unesco, qui ont résisté à plusieurs siècles depuis leur fondation. Une question au cœur des débats lors de la cinquième édition du festival des villes anciennes qui se déroule du 4 au 10 janvier.

A Chinguetti,

A la cinquième édition du Festival des villes anciennes de Mauritanie, du 4 au 10 janvier 2015, à Chinguetti, tous ont le même mot d’ordre : Il faut trouver les moyens de protéger les villes de Chinguetti, Oualata, Ouadane et Tichitt des changements environnementaux tels que la désertification, la pression du développement, le braconnage massif, notamment de l’autruche et du faucon. Un sujet mis sur la table lors de la conférence sur le Développement durable des anciennes villes, sous l’égide de la ministre de la Culture. Une question qui représente un enjeu de taille pour la pérennité de ces anciennes cités classées au patrimoine de l’Unesco. Pour faire face aux menaces qui les guettent, l’Etat a mis en œuvre un programme de conservation et de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel des anciennes villes.

Ce programme, néanmoins, ne sera concrétisé qu’au prochain Festival, qui aura lieu dans la ville de Tichitt. L’objectif : impliquer directement les populations des villes anciennes dans la gestion du patrimoine culturel et naturel. Ce programme propose aussi la création d’une aire protégée de type communautaire. L’objectif étant de permettre le développement d’activités génératrices de revenus qui aideront à réduire la pression sur les ressources naturelles, culturelles et de la biodiversité. Pour atteindre ces objectifs, les pouvoirs publics ont promis de donner plus de moyens aux acteurs locaux pour la gestion des sites. L’un des objectifs du programme est, à plus long terme, de permettre la réintroduction de l’autruche et des espèces d’antilopes disparues.

« Développement d’un tourisme durable »

Le développement du tourisme durable est aussi l’autre grand projet des autorités pour faire connaître la région et faire revenir les touristes. La zone a été mise sur liste rouge du Quai d’Orsay depuis les évènements tragiques, fin 2007, lorsque quatre touristes français avaient été tués. « Une mesure catastrophique, qui a entraîné à l’effondrement du tourisme, dont vivait la population », déplorent ces fins connaisseurs de la région, qui assurent pourtant que la zone est sécurisée et que l’Etat a mis les moyens nécessaires pour toute éventuelle menace. Selon eux, « depuis que les touristes ont déserté la région, les revenus des populations ont baissé, car l’activité touristique était pour beaucoup leurs premières sources de revenus ».

Au delà de trouver les moyens de relancer les activités touristiques, l’autre enjeu pour la Mauritanie c’est de réussir à mettre en œuvre un tourisme de qualité qui respecte le cadre naturel, l’environnement, et le mode de vie des populations de ces anciennes cités…

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