Maroc : une femme condamnée à 20 ans de prison pour le meurtre de sa domestique de 14 ans


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La saga des « petites bonnes » est loin d’être terminée au Maroc. Ce vendredi, une femme a été condamnée à la peine maximale pour le meurtre d’une domestique âgée de 14 ans.

Fadma, 14 ans, femme de ménage à temps complet chez une famille d’Agadir, une station balnéaire située au sud du Maroc. En mars 2013, l’employeuse de la jeune fille commet l’irréparable. La jeune domestique, vulgairement surnommé « petite bonne » (appellation générale au Maroc destinée aux jeunes filles domestiques, ndlr), est hospitalisée pour des brûlures, dont certaines au troisième degré, au visage et aux mains. Elle finira par succomber à ses blessures.

Après trois reports successifs, le verdict du procès, ouvert en septembre 2013, est tombé ce vendredi vers 19 heures 30. L’employeuse de Fadma, une institutrice mariée à un gendarme, a été condamnée à la peine maximale par le tribunal d’Agadir, soit 20 ans de prison pour « coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner ».

Un procès historique

Le verdict de ce procès était certainement l’un des plus attendus par la société civile. Une foule importante avait assisté au procès. Une forte mobilisation de la société civile et des médias s’était formée autour de cette affaire. Les associations de lutte pour la protection des droits de l’enfant, dont INSAF (réseau) , ont salué la décision du juge. Mais le combat continue, comme l’affirme le responsable de l’INSAF : « Fadma est une victime, et avant elle, il y en a eu d’autres. Il y a encore d’autres enfants qui vivent un calvaire chez leurs employeurs et il faut les sortir de là ».

L’affaire Fadma témoigne du non-respect de la loi de mai 2013 interdisant le travail des enfants de moins de 15 ans. Près de 66 000 petites filles travaillent en tant que « petite bonne », selon les estimations des ONG.

Le travail des adolescents âgé entre 15 et 18 est en revanche autorisé, mais encadré par cette même loi. La Conseil national des droits e l’Homme (CNDH) invite toutefois le gouvernement à relever l’âge minimum pour les employés domestiques à 18 ans.

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