Maroc : les mines de la mort de Jerada


Lecture 2 min.
arton60438

Jerada est l’une des villes les plus pauvres du Maroc. Pour subvenir à ses besoins, la population met quotidiennement sa vie en péril sous terre, en exploitant des mines fermées officiellement depuis vingt ans.

Depuis 1998, date de la fermeture des mines de charbon, les habitants de Jerada tentent toujours d’extraire la matière. Sans protection, ils s’exposent à de graves séquelles et aux accidents. Face au chômage et à l’absence d’investissements des autorités, les jeunes hommes descendent pour nourrir leur famille en défiant la mort.

Le décès de deux jeunes frères, Houcine et Jedouane, dans la nuit du 22 au 23 décembre 2017, a déclenché des manifestations massives dans les rues de la localité. L’effondrement d’une mine, causé par une inondation, a provoqué la colère des habitants. Les drapeaux marocains flottaient en l’air, accompagnés de slogans contestataires, pour appeler les autorités à réagir.

Selon l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), « ces deux morts furent une raison de plus pour que la population se sente marginalisée et confrontée à l’injustice ».

Une réaction rapide mais insuffisante des autorités

Aziz Rebbha, le ministre de l’Energie, s’est rendu sur les lieux du drame pour annoncer un « nouveau plan de développement ». Le chef du Gouvernement Saâd Eddine El Othmani a quant à lui rencontré les parlementaires de Jerada pour trouver des solutions aux difficultés de la zone.

Par ailleurs, les autorités ont délivré une carte d’entraide nationale aux veuves des deux victimes. Ces dernières ont effectivement reçu un logement et 10.000 dirhams de la part du conseil régional. Par ailleurs, « une caravane médicale pluridisciplinaire » a été déployée dans la commune de Jerada. Tous les ouvriers qui travaillent dans les mines ont pu consulter. 872 personnes parmi les habitants de Jerada et de Laaouinat auraient bénéficié de ces soins.

Mais, en ce mois de janvier 2018, la ville a connu un autre accident mortel. Les hommes doivent toujours flirter avec le danger pour toucher un salaire et la contestation pourrait donc reprendre.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News