Maroc : le PJD, un succès sur la toile !


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Alors que sa côte de popularité a pris un violent coup ces dernières semaines, en raison de la crise politique, le parti islamiste marocain Justice et Développement est paradoxalement la formation politique la plus active sur Internet. Explications.

Critiqué par l’opposition, une popularité moins dense que lors de son élection… Le Parti Justice et Développement tente tant bien que mal de se sortir du pétrin politique dans lequel il s’est mis depuis quelques semaines, notamment de son duel avec l’Istiqlal. Pourtant, le parti islamiste, dirigé par Abdelilah Benkirane, par ailleurs Premier ministre, est de loin la première formation politique sur Internet au Maroc, selon une étude réalisée par Radio Netherlands Worldwide. En moyenne, près de 370 000 internautes suivent, commentent et « like » les pages web des partis marocain.

La radio néerlandaise affirme que le PJD domine depuis quelques temps sur Internet les autres formations politiques. Elle parle même d’un « fossé » qui s’est creusé entre le PJD et les autres. Le grand absent du classement est l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) qui ne dispose même pas d’un portail web à jour ! Irréaliste lorsque l’on sait que les sites Internet et tout particulièrement les réseaux sociaux sont aujourd’hui d’incroyables machines de communication. Hormis les militants du PJD, dans certains cas les partis politiques ne sont même pas « followed » (suivis, ndlr) ou « liker » sur les réseaux sociaux par leurs propres adhérents et partisans.

Au Maroc, on aurait pourtant tendance à croire que l’Istiqlal, le parti historique de l’indépendance rassemble un grand nombre de visiteurs. Et pourtant, le site web du Parti Authenticité et modernité (PAM), lancé en janvier dernier, totalise 33 627 visiteurs par mois, soit plus que le parti de l’Istiqlal ! Quant au Rassemblement National des Indépendants (RNI), il n’a pas su saisir l’opportunité qu’offrait la popularité de Moncef Belkhayat, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, pour booster le nombre de ses « followers », 1 126 seulement sur Twitter.

Un succès virtuel

Pendant que les détracteurs du PJD, à l’image de Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal, s’attaquent au leader du parti islamiste, Abdelilah Benkirane, son parti s’active sur la toile. Sur Facebook, la barre des 33 000 fans a été dépassée contre 2 247, et sur Twitter il en comprend plus de 23 000 contre 895 pour l’Istiqlal. Sur Youtube, plus de 5 000 abonnés suivent l’actualité du parti en vidéo.

Le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), dirigé par Mohamed Nabil Benabdellah, arrive derrière avec 12 393 fans alors qu’il n’est que la cinquième force politique au Maroc.

Sur un total de cinq millions d’internautes marocains, la côte de popularité sur Internet du PJD avant tout, mais aussi du PPS, est un succès.

Hormis le PJD et le PPS, l’istiqlal ainsi que les autres formations politiques ont semble-t-il clairement sous-estimé la force des réseaux sociaux. Or, c’est bel et bien sur Internet que les partis politiques ont la possibilité de toucher un grand nombre de personnes. Dans un monde connecté, les populations, tout particulièrement les jeunes, suivent de près l’actualité sur Internet et participent volontairement et plus facilement aux débats sur la toile plutôt que dans la rue.

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