Manuel Valls veut apaiser les relations entre la France et le Maroc


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Le Premier ministre français, Manuel Valls, a exprimé, mercredi, le souhait de mettre un terme aux tensions qui existent actuellement entre la France et le Maroc.

Le chef du gouvernement français veut mettre un terme aux tensions diplomatiques entre la France et le Maroc. Manuel Valls a en effet appelé à « clore » les « turbulences » récentes dans les relations entre les deux pays. Ce dernier s’est dit prêt à se rendre au royaume dans les « prochaines semaines » afin de relancer une « coopération et un partenariat d’exception ».

C’est lors d’un discours prononcé à l’occasion de la Fête du Trône, organisée par l’ambassade du Maroc en France, que le Premier ministre français a indiqué vouloir mettre « derrière nous cette période », et ce, « grâce au dialogue, à la confiance mutuelle, à la qualité et à la force de nos liens ». « Nous avons en effet décidé d’avancer ensemble. Et je vous serais reconnaissant, monsieur l’Ambassadeur, de rapporter à votre gouvernement la volonté du président de la République, de moi-même et de l’ensemble des autorités françaises, de clore cet épisode, en apportant les légitimes réponses à vos préoccupations », a-t-il dit.

Convocation et plaintes contre Hammouchi

Une série d’accrocs est venue entacher les relations d’amitié qui existent entre le Maroc et la France. Tout avait commencé en février dernier, lorsque le patron du contre-espionnage marocain, Abdelatif Hammouchi, était de passage à Paris. Alors que ce dernier se trouvait à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris, la police française a fait irruption chez le diplomate afin de remettre à Hammouchi une convocation délivrée par un juge d’instruction, suite à plusieurs plaintes déposées contre lui à Paris. « Hammouchi » est accusé de « tortures et complicité de tortures ».

Le scandale éclate, Rabat accuse Paris de ne pas être passé par les canaux diplomatiques et suspend les accords judiciaires entre les deux pays. A son tour, le Maroc a déposé plainte, lundi 9 juin, contre trois personnes et une association française pour « dénonciation calomnieuse, outrage aux autorités, dol et diffamation publique ». La première audience s’est déroulée en l’absence des mis en cause et de leurs défenses.

Valls, le sauveur ?

Après que François Hollande ait échoué à apaiser les tensions entre les deux pays, même après s’être entretenu au téléphone avec son homologue marocain, c’est au tour de Manuel Valls de faire les yeux doux à son allié historique du Maghreb.

« Nous tous le savons, les relations d’amitié peuvent parfois traverser des périodes de turbulences. Et ce fut le cas, il ne faut pas se le cacher, ces derniers mois, pour la France et le Maroc », a déclaré le Premier ministre en déplorant qu’une « série d’incidents particulièrement regrettables est venue entacher la relation qui existe entre nos deux pays ». « Cela nous peine réciproquement », a-t-il relevé.

Le Maroc, une « maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits »

Par ailleurs, les propos tenus en 2011 par l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, François Delattre, et révélé en février par le journal Le Monde, n’ont fait qu’accentuer la tension. Ce dernier aurait déclaré que le Maroc est une « maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux, mais qu’on doit défendre », selon le comédien espagnol Javier Bardem, producteur d’un documentaire sur le Sahara occidental. Des milliers de Marocains s’étaient rassemblés devant l’ambassade de France à Rabat pour exprimer leur colère.

Mezouar fouillé à Roissy

Enfin, l’incident de la fouille sur le chef de la diplomatie marocaine, au mois de mars, à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, alors qu’il se trouvait en possession d’un passeport diplomatique, a été la goutte d’eau de trop. On lui a fait enlever « sa veste, ses chaussures, chaussettes et sa ceinture ». Rabat était très remonté, même si Laurent Fabius avait présenté ses excuses.

Valls se montrera-t-il plus convaincant que son Président pour regagner la confiance des Marocains ? Rien n’est moins sûr. Le chef de file, entre autres, du parti conservateur marocain, Hamid Chabat de l’Istiqlal, a envie d’en découdre avec l’Hexagone. Au lendemain du premier incident, il avait proposé de remplacer le français par l’anglais comme langue officielle avec l’arabe et l’amazigh.

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