Mali : « La lutte conte le jihadisme plus compliquée que la reconquête des villes »


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Joe Biden, vice-président américain, doit s’entretenir ce lundi avec François Hollande sur la question du Mali. Il souhaiterait ainsi renforcer le soutien logistique des Etats-Unis à l’intervention militaire française au Mali. Le pays apporte déjà à l’armée française une aide en matière de renseignement, de transport aérien et de ravitaillement en vol. Un appui qui servira aux forces françaises dans leur nouveau front qui consiste à chasser les jihadistes réfugiés dans les montagnes et massifs du Nord-Mali.

Le vice-président américain à Paris. Joe Biden doit rencontrer ce lundi François Hollande. Au menu des discussions, la guerre au Mali.

Dans une interview accordée au Figaro, il déclare : « Il n’y a pas d’hésitation de notre part. Nous partageons les objectifs de la communauté internationale de priver les terroristes de tout sanctuaire et de restaurer une gouvernance démocratique au Mali. En ce qui concerne l’opération militaire menée par la France, les États-Unis ont fourni un appui significatif – incluant échanges de renseignements, transport aérien et ravitaillement en vol ». Et d’ajouter : « Le volet politique n’est pas moins essentiel. Les États-Unis et la France ont appelé à la mise en œuvre rapide de la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l’ONU afin de restaurer la stabilité dans l’ensemble du Mali. Au côté de la communauté internationale, nos pays ont aussi encouragé le gouvernement intérimaire à établir une feuille de route en vue d’organiser des élections dès que ce sera techniquement faisable ».

Un appui qui servira aux forces françaises dans leur nouveau front qui consiste à chasser les jihadistes réfugiés dans les montagnes et massifs du Nord-Mali.

Lutte contre le terrorisme

A la suite de la reconquête des trois villes administratives du Nord-Mali, Gao, Tombouctou et Kidal, la guerre au Mali rentre dans une nouvelle phase. « Il s’agit de la lutte contre le jihadisme. Ce qui est plus compliqué que la reconquête des villes. Car, on assiste au déplacement des jihadistes vers la région de Kidal, dans les montagnes et les massifs. Ils peuvent se cacher, s’éparpiller et se réfugier à l’extérieur du Mali avant de revenir », explique à Afrik.com Pierre Boilley, directeur du Centre des études des mondes africains (CEMAF).

« Pour déloger ces terroristes réfugiés dans les montagnes, même si elles ne sont pas aussi grandes qu’en Afghanistan, il faut une capacité d’observation très précise. Les drones américains ont cette capacité », nous indique le spécialiste du Mali. Et d’ajouter : « Il faut également utiliser l’aide des populations locales, qui connaissent mieux le terrain, elles ont d’ailleurs permis de capturer deux des responsables d’Ansar Dine et du Mujao à Kidal ».

La CIA va déployer son drone le plus moderne, un global Hawk au Niger. A la suite de l’accord entre les Etats-Unis et le Niger, le personnel militaire américain sera stationné au Niger pour mener des actions anti-terroristes au Mali ainsi que des opérations de surveillance et de renseignement contre les divers groupes affiliés à Al-Qaïda. La guerre au Mali est donc loin d’être finie.

Lors de son discours sur la Place de l’indépendance, samedi à Bamako, François Hollande a affirmé que « la France restera le temps qu’il faudra » au Mali. Avant de passer le relais à l’armée malienne. « Ce n’est pas possible de passer le relais à l’armée malienne. Elle n’est pas structurée et est désorganisée. Elle ne dispose pas non plus d’aviation et elle s’est déjà fait battre par les Touaregs », nous signale Pierre Boilley. « La France est là pour pas mal de temps », ajoute le spécialiste du Mali.

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