Mali : l’UE mise en cause dans les violations des droits de l’Homme


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Plusieurs députés européens ont réclamé à l’Union européenne (l’UE) d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme commises au Mali, notamment par des soldats de l’armée malienne. Selon eux, l’UE est impliquée dans ces exactions puisqu’elle participe à la formation des militaires maliens.

Depuis de nombreux mois, des ONG dénoncent des violations des droits de l’Homme commises par les soldats de l’armée malienne. Plusieurs députés européens du groupe des verts ont exhorté l’Union européenne à mener une enquête pour faire la lumière sur ces exactions, rapporte BBCAfrique. Selon ces derniers, l’Union européenne a une part de responsabilité dans ces exactions dans la mesure où elle participe à la formation des militaires maliens. En clair, chaque fois que des crimes sont commis par ces derniers dans le pays, la responsabilité de l’UE est engagée, selon les députés.

L’ONG Amnesty international affirme détenir des preuves concrètes de cas de tortures infligés à des bergers touaregs par des présumés militaires maliens près du Burkina Faso. Des civils auraient également été torturés au camp de militaire de Diabali, selon l’organisation humanitaire.

Tortures contre les peaux claires

Pas plus tard que le 26 mars 2013, c’est l’organisation de défense des droits de l’Homme Human rights Watch qui dénonçait déjà dans un communiqué des cas de tortures sur sept Touaregs âgé de 21 à 66 ans, dont deux sont décédés. Des supplices leur ont été infligés par des éléments de l’armée malienne qui les ont accusés de soutenir les groupes terroristes présents dans le nord du pays.

Selon l’ONG, ils ont d’abord été transférés le 5 mars au Camp de gendarmerie numéro 1 à Bamako, où ils ont reçu une assistance médicale avant d’être conduits fin mars à la prison centrale de Bamako. Ces derniers ont affirmé avoir été « roués de coups de poing et de coups de pied, brûlés et soumis à des injections forcées d’une substance corrosive, ainsi qu’à des menaces de mort, alors qu’ils étaient détenus par l’armée », précise l’organisation humanitaire. L’un d’eux a même raconté avoir subi une torture avec de l’eau comparable à la technique du « simulacre de noyade ». Un autre a perdu l’usage d’un œil après avoir reçu un coup de crosse de fusil au visage et un autre encore est devenu partiellement sourd du fait de nombreux coups de pied à la tête.

Les sept hommes, qui se plaignaient également de la chaleur excessive qui régnait de jour comme de nuit, auraient été incarcérés dans une petite pièce dépourvue de ventilation, sachant que la période de mars à mai est la plus chaude au Mali, la température moyenne à Bamako étant de 38 degrés. D’après un témoin interrogé par l’ONG, l’un des détenus qui a finalement succombé à ses blessures lui avait dit : « Si on ne nous sort pas de cette pièce, nous allons tous mourir de chaleur ». Les cinq autres hommes qui ont survécu à ces conditions inhumaines de détention ont finit par être transférés le 9 avril dans une pièce mieux ventilée.

Face à ces accusations contre l’armée malienne, Bamako fait la sourde oreille. Pour le moment les autorités maliennes ne semblent vouloir faire la lumière sur ces violations des droits de l’Homme.

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