Mali : « L’envoi des Casques bleus, c’est une mise sous tutelle »


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Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait parvenir d’ici trois semaines à un accord sur le déploiement de casques bleus au Mali. L’envoi de la force onusienne devrait se faire avant les élections prévues au plus tard le 31 juillet. Contacté par Afrik.com, Michel Galy, professeur à l’Institut des relations internationales ( Ileri, Paris), spécialiste du Mali, nous explique les deux points négatifs de l’intervention des Nations unies au Mali.

Le déploiement des casques bleus au Mali, bonne ou mauvaise idée ? A la suite de la requête de la France, un accord devrait être conclu d’ici trois semaines sur le déploiement des casques bleus au Mali. Au quel cas, la force onusienne serait déployée avant juillet 2013, entre mars et avril.

Les casques bleus déployés pourraient tourner au tour de six mille, mais leur nombre dépendra de celui de la Misma, censée compter huit mille soldats à terme. Le déploiement de cette force onusienne nécessite une résolution du Conseil de sécurité, mais aussi l’accord des autorités maliennes.

Ces dernières se sont jusqu’ici montrées réticentes par crainte qu’un tel déploiement n’entérine une partition de fait du Mali, à l’image du Soudan. Contacté par Afrik.com, Michel Galy, spécialiste du Mali, nous explique pourquoi l’arrivée des casques bleus s’apparente à une mise sous tutelle de l’ancienne colonie française.

On se dirige vers une mise sous tutelle du Mali ?

« Le déploiement des casques bleus au Mali n’est pas une bonne idée. En Côte d’Ivoire, la force Onuci est sortie d’assaut pour renverser le gouvernement. Du point de vue politique, c’est une mise sous tutelle », analyse Michel Galy. Et d’ajouter : « On peut constater l’inefficacité des casques bleus en République Démocratique du Congo (RDC) par exemple, où les 17500 soldats de l’ONU qui n’ont pas réussi à stopper les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ».

En cas de déploiement de la force onusienne au Mali, l’autre problème qui risque de se poser c’est leur durée de présence dans l’ancienne colonie française. D’où les réticences du président de la transition Dioncounda Traoré. « Le gouvernement de Bamako pourra demander le retrait de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) et des forces tchadiennes, mais il lui sera difficile d’exhorter les casques bleus de se retirer », précise le spécialiste du Mali.

En revanche, la France a toutes les raisons de presser l’ONU d’envoyer
ses forces au Mali. « C’est une bonne idée financière pour les Français car cette intervention onusienne sera financée par les pays contributeurs des Nations unies. Ces derniers fourniront des armes, uniformes et matériels », indique Michel Galy. « L’envoi des casques bleus au Mali ça soulage la France ! », ajoute-t-il.

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