Mali : « Grâce à la France nous allons dormir tranquille »


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La France, l’armée malienne et la coalition africaine ont lancé vendredi soir une opération militaire contre les jihadistes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Selon un haut gradé de l’armée malienne, cette intervention militaire aurait déjà permis de reprendre la ville de Konna, à 600 km de Bamako, la capitale malienne. Afrik.com a tenu à donner la parole aux Maliens, de Paris et Bamako, pour recueillir leur réaction suite aux premières attaques aériennes françaises visant les terroristes qui occupent depuis presque dix mois maintenant le Nord-Mali. Les réactions sont unanimes : ils saluent tous l’intervention militaire de l’armée française.

« Grâce à la France nous allons dormir tranquille ». La France, l’armée malienne et la coalition africaine ont lancé vendredi soir une opération militaire contre les jihadistes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L’intervention militaire aurait d’ores et déjà permis de reconquérir la ville de Konna, à 600 km de Bamako, la capitale du Mali. Contactés par Afrik.com, les Maliens, de Bamako comme ceux de Paris, sont dithyrambiques, saluant en chœur l’intervention militaire française lancée contre les terroristes qui occupent depuis presque dix mois maintenant le Nord-Mali.

«J ‘ai écouté ça (le discours de François Hollande) et il a dit qu’il va aider le Mali et a parlé d’état d’urgence », déclare à Afrik.com Oumar Ballo. « On accepte l’intervention militaire française car elle se fait dans le cadre des Nations unies. Oui, la coalition peut permettre à Bamako de reprendre le Nord-Mali », ajoute cet étudiant de 25 ans résidant à Bamako. Et de conclure : « nous soutenons les soldats maliens qui sont dans l’armée et sont capables de relever ce défi ».

Même enthousiasme de la part de Moussa. « C’est bien. Le Mali a aujourd’hui besoin de l’aide car l’armée malienne n’est pas structurée. La France est la bienvenue. La France peut vraiment nous aider maintenant », nous confie ce diplômé en Droit. « Le matériel et la logistique, c’est ce qui manque à nos militaires, poursuit-il. J’ai de l’espoir. J’espère que cette année, le Nord-Mali sera libéré ! », s’exclame ce jeune de 27 ans qui nous témoigne de « l’inquiétude des déplacés du Nord-Mali, pas très informés, qui se sont réfugiés à Ségou (une ville et une commune du Mali, située à 240 km de la capitale Bamako), une région capitale sur le plan militaire », dit-il, lui qui travaille dans une ONG pour venir en aide à cette population en déplacement, fuyant le régime de terreur imposé par les islamistes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Les associations maliennes soulagées

A l’instar de la population malienne, les associations du pays sont elles aussi rassurées par cette intervention militaire française qu’elles accueillent avec soulagement.

« C’est un grand plaisir pour tous les Maliens. Tout le monde ici (à Bamako) est content. Malgré ce qui s’est passé (la mort du soldat français lors d’un raid d’hélicoptères contre une colonne terroriste) aujourd’hui », affirme à Afrik.com Oumar Konta. « L’armée malienne ne peut pas elle seule libérer le Nord-Mali, elle a besoin de soutiens comme celui de la France », explique le président du Collectif de soutien aux étudiants déplacés du Nord-Mali, tout en restant lucide sur les risques encourus : « Il faut s’attendre à des dommages collatéraux ».

Le danger, c’est bien sûr la mort non voulu des civiles et militaires de la coalition. Contacté par Afrik.com, Abdoulaye Jourdan, Secrétaire Général Adjoint du Rassemblement des Jeunes du Mali, a d’abord tenu à témoigner de ses condoléances à la famille du soldat français tué lors de l’opération aérienne de vendredi soir.« Nous sommes tous attristés de cette nouvelle », souligne-t-il. Avant de remercier la France d’aider le Mali à reconquérir le Nord : « Grâce à la France et à la communauté internationale, nous allons dormir tranquille. Nous venons, de plus, d’apprendre que le Burkina Faso va aussi envoyer des troupes ».

Si la plupart des Maliens plébiscitent cette intervention militaire, « certains sont contre le soutien de la France. Notamment, les adhérents et membres de la Coordination des organisations Patriotiques du Mali (COPAM) », composée de 11 regroupements d’associations de syndicats et partis politiques, nous indique Michel Galy, politologue et sociologue spécialiste du Mali.

L’intervention française « durera le temps nécessaire », a annoncé vendredi soir François Hollande. « Les forces françaises vont apporter leur soutien à l’armée malienne pour lutter contre les terroristes », a déclaré le président français. La France a demandé, ce samedi, à la communauté internationale d’accélérer le déploiement de la force internationale au Mali.

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