Madagascar sombre dans la corruption


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Transparency International a classé Madagascar au 133e rang mondial des pays les plus corrompus.

La corruption à Madagascar est un véritable fléau qui ne cesse de s’accroître. Classée 127e sur 174 pays en 2013, la Grande île est passée à la 133e place en 2014. La corruption est donc davantage présente depuis la fin de la transition marquée par l’élection, en décembre 2013, du Président Hery Rajaonarimampianina.

L’indice de perception utilisé par Transparency International est un outil de travail des investisseurs, d’après la coordonnateur national de l’ONG, Florent Andriamahavonjy. Plus la corruption est élevée dans un pays, moins les investisseurs s’y aventurent. Selon Madagascar-Tribune, les investisseurs désertent l’île pour opérer plutôt à Maurice ou aux Seychelles.

La majorité des institutions malgaches sont touchées par ce phénomène, nuisant ainsi gravement à l’économie du pays. « Cette corruption se vit au quotidien et au grand jour, à la barbe des autorités ou censées l’être ; et à ce rythme elle n’a aucune chance d’être combattue car ce sont les mêmes autorités qui la pratiquent », écrit le journal.

Un organisme de lutte contre la corruption jugé inefficace

A Madagascar, la corruption est pratiquée jusque dans la rue : des agents de la circulation n’hésiteraient pas à soutirer de l’argent aux automobilistes, « qu’ils soient fautifs ou non ». Elle serait aussi présente dans l’administration où les fonctionnaires tardent à délivrer un document faute de pot de vin. Et la liste est longue.

Il existe pourtant à Madagascar un organisme chargé de lutter contre la corruption, le BIANCO (Bureau indépendant anti-corruption), mais qui s’avère impuissant. Est-ce parce que le BIANCO est sous la tutelle de la Présidence qu’il ne parvient pas à faire reculer la corruption ? Serge Zafimahova, membre du groupe de réflexion Club Développement et Ethique (CDE), estime que cet organisme, dont le directeur général est nommé par le Président, doit être indépendant. Le budget de fonctionnement du BIANCO provient du gouvernement. « Cette situation n’est pas logique, l’Exécutif ne va jamais octroyer de fonds conséquent à un organisme qui va le surveiller », commente Madagascar-Tribune.

Le directeur général du BIANCO, Jean-Louis Andriamifidy, n’entend pas agir face à la forte suspicion de corruption de plusieurs députés. « Il n’y a pas de preuves », a-t-il lancé, lors de sa dernière conférence de presse organisée au siège de l’organisation, à Ambohibao. Le BIANCO devrait d’abord enquêter avant d’affirmer qu’il n’existe aucune preuve, souligne la presse locale.

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