Lutte contre les faux médicaments en Afrique francophone


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25 pays et 10 organisations internationales s’engagent pour lutter contre les ravages des faux médicaments en Afrique francophone.

Placée sous le haut patronage du Président du Bénin, Son Excellence Monsieur Patrice Talon, du Directeur exécutif de l’ONUSIDA Monsieur Michel Sidibé et de la Secrétaire générale de la Francophonie Son Excellence Madame Michaëlle Jean, la Conférence internationale sur l’accès aux médicaments et autres produits médicaux de qualité en Afrique francophone, réunissant près de 400 participantes et participants dont de nombreux ministres de la santé de pays francophones, a adopté une Déclaration et pris des engagements concrets pour faire progresser l’accès pour toutes et pour tous, et spécialement les plus pauvres, aux médicaments et produits médicaux de qualité.

En marge de la 71e session de l’Assemblée mondiale de la santé, à Genève (Suisse), cette Conférence internationale de haut niveau co-organisée par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’ONUSIDA, avec la collaboration de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Fondation Jacques Chirac, a débattu d’un fléau majeur qui affecte des millions de personnes à travers le monde et fait des centaines de milliers de morts chaque année : celui de la mise sur le marché de médicaments et produits médicaux de qualité inférieure ou falsifiés, notamment dans de nombreux pays africains où jusqu’à sept médicaments sur dix sont contrefaits.

« Trouver coûte que coûte les voies et les moyens pour un meilleur accès aux médicaments et aux produits médicaux de qualité dans les pays en développement, notamment africains est désormais une urgence car, malgré les mesures conventionnelles internationales, le fléau du faux médicament continue de faire des ravages au sein des populations pauvres en s’intensifiant », a déclaré le Président Patrice Talon.

Face à ce constat dramatique, Michaëlle Jean et Michel Sidibé ont souhaité un geste fort pour aller au-delà des nombreuses résolutions restées sans effet. « La déclaration soumise aujourd’hui, n’est pas une déclaration de plus ! L’objectif final est de transformer ce texte en un Plan d’action ambitieux et cette ambition sera portée auprès des chefs d’Etat et de gouvernement lors du XVIIe Sommet de la Francophonie, en octobre prochain, en les mobilisant autour de solutions concrètes et de financements durables au plan national, régional et international », a déclaré Michaëlle Jean.

Pour Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, « il y a urgence à soutenir les efforts pour mettre fin au trafic illicite de médicaments falsifiés et de qualité inférieure car l’accès aux médicaments de qualité est au cœur du droit à la santé pour tous, et c’est aussi une condition indispensable à la couverture santé universelle ».

Pour Madame Claude Chirac, vice-présidente de la Fondation Jacques Chirac qui œuvre dans la lutte contre les faux médicaments depuis plus de dix ans, « cette conférence doit constituer le point de départ d’une lutte concrète, permanente et efficace, sur le terrain, contre ce drame sanitaire et économique, en pleine expansion. »

La mobilisation de la communauté internationale autour de cette question, passe plus particulièrement par deux axes d’intervention, la lutte contre le trafic de faux médicaments et le soutien à la production locale de médicaments. Elle est une condition pour parvenir à la réalisation de tous les objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

Cette Déclaration sera le socle d’un futur Plan d’action mobilisant les Etats engagés et, plus généralement, tous les acteurs et partenaires impliqués, dans une approche multi sectorielle (organisations internationales, société civile, secteur privé, experts et chercheurs, médias locaux et nationaux). La Secrétaire générale de la Francophonie ne doute pas que les chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie rejoindront cette initiative qu’ils ont appelée avec insistance de tous leurs vœux dans plusieurs résolutions depuis l’Appel de Cotonou en 2009. Michaëlle Jean constate combien « les engagements fermes pris à la conférence montrent une volonté de passer de la parole à des actions vigoureuses et décisives, dont celles aussi de sévir avec la plus grande fermeté contre les trafiquants, les producteurs et les organisations criminelles qui sont à l’œuvre, de renforcer la gouvernance, de sensibiliser et d’éduquer, de soutenir les initiatives de la société civile, de tout engager pour mettre fin à tant de souffrances et d’inégalités dont les populations les plus vulnérables sont les premières victimes alors que la santé est un droit fondamental. Là est notre responsabilité collective, nous devons et nous pouvons y arriver. »

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