Libre circulation dans la zone CEMAC : les Etats se rétractent


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Le projet de la libre circulation des personnes dans la zone CEMAC n’entrera pas en vigueur dès le premier janvier 2014. Les Etats ne sont pas prêts.

(De notre correspondant à Libreville)

Les candidats à l’immigration dans la zone CEMAC devront encore attendre longtemps avant d’avoir des facilités de déplacement. L’espoir de brassage des peuples et d’augmentation du volume des échanges à travers la libre circulation dans cette zone d’Afrique centrale vient une fois de plus d’être plombé. Il ne s’agit plus de simples supputations, les Etats viennent de décider de réexaminer la question ensemble, ultérieurement.

En effet, les ministres des Etats de la CEMAC en charge des questions de sécurité se sont réunis mercredi à Libreville pour examiner la possibilité de la mise en application du projet de la libre circulation des personnes en Afrique centrale dès le 1er janvier 2014, tel que décidé en juin dernier à Libreville, lors de l’acte II du New York Forum Africa. Il ressort de cette rencontre que les Etats ne sont pas prêts à lancer ce projet à cette date. La route est encore longue et beaucoup de choses restent à faire.

A ce jour, les questions en rapport avec la sécurisation des frontières, la fiabilisation des documents de voyage, l’échange des fichiers des personnes recherchées dans chaque pays et la signature d’une convention avec Interpol restent pendantes, selon des sources concordantes.

Visiblement loin des discours politiques sur l’intégration des peuples en Afrique centrale, il semble de plus en plus évident que certains Etats n’affichent aucune volonté réelle de voir ce projet aboutir. La Guinée Equatoriale par exemple, il y a une semaine, s’était déjà prononcée contre l’ouverture de ses frontières en janvier 2014. Les populations, nous dit-on dans ce pays, craignent d’être envahies par les Camerounais, un peu plus entreprenants.

Les dirigeants de la sous-région responsables des blocages actuels, à voir de près, naviguent à contre courant de l’histoire, dans un monde où la puissance économique et politique appartient aux grands ensembles sous-régionaux. C’est une grande erreur que de vouloir vivre en 2013 en autarcie. Et comme disait l’écrivain Sénégalais Cheikh Amidou Kane dans son roman intitulé L’aventure ambiguë : « L’ère des destinées singulières est révolue. On ne peut plus vivre de la seule préservation de soi ».

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