John Kerry compare l’Ouganda à « l’Allemagne des années 30 »


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Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a comparé l’Ouganda à « l’Allemagne des années 30 », ce mercredi. Les réactions ont été nombreuses dans les pays occidentaux après la promulgation d’une loi en Ouganda, par le président ougandais, qui réprime durement l’homosexualité.

« Si vous regardez les juifs ou les noirs à travers cette législation, c’est comme si vous étiez dans l’Allemagne des années 1930 ou dans l’Afrique du Sud sous l’apartheid dans les années 1950, 1960 », déclare le secrétaire d’Etat américain John Kerry, ce mercredi, rapporte Le Monde. Le Président ougandais a promulgué, lundi dernier, une loi qui interdit toute « promotion » de l’homosexualité et qui oblige la dénonciation des personnes s’affichant comme homosexuelles. Les relations homosexuelles sont déjà passibles de prison à vie dans ce pays.

« Ce qui s’est passé en Ouganda est atroce »

Les réactions d’indignation ne se sont pas fait attendre après la promulgation de cette loi. « Ce qui s’est passé en Ouganda est atroce et cela nous met tous face à un énorme défi parce que les droits des personnes LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) relèvent des droits de l’Homme, c’est aussi simple que cela », a déclaré John Kerry. C’est « un triste jour pour l’Ouganda et le monde », a notamment ajouté Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale.

Les Pays-Bas ont annoncé geler une aide à l’Ouganda de sept millions d’euros par an pour le renforcement du système judiciaire du pays, lundi 24 février. « Il est clair que si le système judiciaire doit appliquer ce genre de loi, nous ne souhaitons pas collaborer », a signifié Liliane Ploumen, la ministre du Commerce international et de l’Aide au développement. Les Pays-Bas sont le premier pays à avoir légalisé le mariage homosexuel dans le monde

Ils peuvent « garder leur aide »

Le secrétaire d’Etat américain a mis en garde l’Ouganda, en expliquant que cette loi pourrait avoir des « conséquences » sur le versement, à ce pays allié, de l’aide américaine de 485 millions de dollars par an. Les bailleurs qui ne veulent plus aider l’Ouganda peuvent « garder leur aide. Les étrangers ne peuvent pas nous donner des ordres. C’est notre pays (…). Imposer des valeurs sociales d’un groupe à notre société, c’est de l’impérialisme social. Maintenant vous nous dites que nous devrions vivre comme vous. Pas du tout ! », a dit Museveni. Il accuse, de plus, « des groupes occidentaux de recruter des (futurs) homosexuels dans les écoles ».

La loi en question, votée à une majorité écrasante le 20 décembre 2013 par le Parlement ougandais, prévoit aussi la prison à vie pour les récidivistes. Pourtant en janvier, le porte-parole de la Présidence ougandaise, Tamale Mirudi, avait expliqué que le Président ne promulguerait pas la loi, non pas parce qu’il approuvait l’homosexualité mais parce que « ces personnes ont le droit d’exister ».

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