Le Festival des nouveaux cinémas documentaires célèbre une Afrique qui bouge !


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La cinquième édition du Festival des nouveaux cinémas documentaires, qui propose des films réalisés par des Africains ou encore la diaspora africaine ouvre ses portes, ce mardi, à Paris, pendant deux semaines. Porté par la société de diffusion de films « Belleville en vues », l’objectif de l’évènement est de montrer, à travers les réalisations de cinéastes issus du continent, une autre facette de l’Afrique que les médias occultent. Clémentine Dramani-Issifou revient pour Afrik.com sur la genèse de ce projet ambitieux.

La cinquième édition du Festival des nouveaux cinémas documentaires ouvre ses portes, ce mardi 10 novembre, dans la capitale parisienne. Pendant deux semaines, le public aura l’occasion de regarder une quarantaine de films réalisés par des personnes issues du continent, rarement diffusés à l’international, soigneusement sélectionnés par le comité du Festival. Le Festival propose non seulement une programmation de films mais aussi de vidéos, de créations radiophoniques, une table ronde sur les enjeux du cinéma en Afrique, l’occasion aussi de faire de nombreuses rencontres. Il y aura, entre autres, des films tels que Finding Fela d’Alex Guibney, (Etats-Unis 2014). Dans ce long métrage, le réalisateur raconte l’histoire de l’artiste nigérian Fela Anikulapo Kuti, évoquant sa musique, son engagement politique contre le gouvernement nigérian dictatorial des années 70 et 80.

Contactée par Afrik.com, Clémentine Dramani-Issifou, fondatrice du Festival en 2011, directrice générale et artistique de l’association « Belleville en vues », structure de diffusion de films œuvrant à l’échelle aussi bien locale qu’internationale, précise que « le but du Festival est de donner de la visibilité aux œuvres africaines qu’on connait peu et prendre le contre-pied de l’image de l’Afrique véhiculée par les médias, à savoir le misérabilisme, les guerres, ou encore le sida. Sauf que ce n’est pas du tout ce que j’ai vu en Afrique, notamment lorsque je me rendais dans mon pays d’origine, le Bénin. »

« Pour se respecter, il faut se connaître »

« J’avais envie de rétablir une certaine vérité. Si on veut vivre ensemble, il faut se respecter et pour se respecter, il faut apprendre à se connaitre », argue Clémentine Dramani-Issifou. « Il se passe énormément de choses sur le continent qui ne sont pas médiatisées pour des raisons politiques. L’Afrique est en avance dans plein de domaines et pourrait même servir d’exemple dans le monde ».

Clémentine Dramani-Issifou avait déjà lancé un premier Festival au Bénin, « BéninDocs », avec un de ses collègues, pour promouvoir la création de documentaires en Afrique. « En Afrique, il y a très peu de salles de cinémas, qui sont d’ailleurs quasiment toutes fermées, explique-t-elle. Face au manque de moyens et d’initiatives, on a eu envie de mettre en lumière toute cette jeunesse qui, coûte que coûte, décide de livrer son message au monde. C’est comme cela que « BeninDocs » est né ». Mais la jeune femme va encore plus loin et de fil en aiguille, elle décide de fonder un nouveau festival à la portée plus internationale avec le soutien de ses collègues de l’entreprise qu’elle dirige, « Belleville en vues ». C’est comme cela que le Festival des nouveaux cinémas documentaires a vu le jour. Le Festival « BeninDocs », qui ouvre ses portes le 11 novembre aussi se poursuit dans la capitale béninoise en parallèle avec son frère jumeau à Paris.

Autofinancé par « Belleville en vue », le Festival se caractérise par de nombreux partenaires mais souffre toutefois du manque de moyens et de reconnaissance institutionnelle. Pour sa fondatrice, il faut désormais réussir à pérenniser l’évènement et assurer la sixième édition, l’an prochain. D’autant qu’elle ne compte pas s’arrêter là et a pour projet de « promouvoir le cinéma africain en Afrique francophone mais également lusophone ou encore anglophone. Pourquoi pas même porter le Festival jusqu’à New York, Tokyo…». L’Afrique est un continent plein d’avenir et en inspire décidément plus d’un…

Pour en savoir plus :

https://www.belleville-en-vues.org

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