L’Orchestre National de Barbès joue sa « Dame de cœur »


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L'Orchestre National de Barbès
L'Orchestre National de Barbès

Achetez une gigantesque marmite à Barbès, mettez-y du raï, du rock, du gnaoua, du chaâbi, de la soul, du reggae, de la musette en passant par le slam, et vous obtiendrez une recette unique, savoureuse et variée dans la catégorie musique alternative.

Vous l’aurez deviné, l’Orchestre National de Barbès (ONB) s’est remis aux fourneaux et nous a concocté un nouvel opus dédié « à toutes les femmes », Dame de cœur, dont la sortie est prévue le 3 mars. Un clin d’œil traduit jusque dans la participation de cinq femmes, ou plutôt « cinq copines », comme dirait Luis Saldanha, manager et réalisateur de l’ONB, à six des quatorze chansons de cet album. « On a tenu à rendre hommage à toutes les femmes qui endurent, depuis des millénaires, des moments difficiles », explique Luis.

Exacerbé par la question qui ressort à chaque rencontre avec des journalistes – « Pourquoi n’y-a-t-il pas de femmes dans votre groupe ? » – l’ONB, à travers Dames de cœur, met définitivement un terme à cette polémique que les journalistes de l’Hexagone aiment traîner avec eux au fil des années. Agacés, les membres du groupe ont répondu un jour, sur le ton de l’humour : « Nous sommes tous homosexuels ! » « Et puis, comme le rappelle Luis Saldanha, chez Mano Negra non plus il n’y avait pas de femmes ».

De la danse à la réflexion

ONB, un confluent d’artistes d’origine marocaine, algérienne, tunisienne, française et portugaises revient avec des sons qui, d’entrée de jeu, vous feront gigoter de votre siège de bureau ou de métro. Mais, avouons-le, ils vous flanqueront aussi des frissons sur des airs mélancoliques, notamment avec le titre Rbeyna. Les conseils d’une mère et d’un père pour éviter à leurs progénitures de s’égarer. La morale de l’histoire est parfaitement racontée par Malouma et Basile Theoleyre : « Qu’importe d’où l’on vient, ce qui compte c’est où l’on va ».

Mais soyez rassurés ! La joyeuse troupe de l’ONB est de retour avec un album toujours aussi festif et coloré. A l’image d’un groupe qui officie à travers le monde depuis 18 ans maintenant.

Sa réputation, ONB l’a acquise à travers son brassage musical. Un pari osé qui, autant que jadis, continue de séduire le public. Preuve en est avec l’annonce d’une date supplémentaire au Trianon de Paris le 20 mars prochain, alors que deux concerts y étaient initialement prévus les 21 et 22 mars, outre les quatorze dates programmées à l’extérieure de la capitale jusqu’à la fin de l’année. Les habitants d’Haguenau, porte d’entrée d’Alsace du Nord, auront la joie d’écouter gratuitement l’ONB le 21 juin, à l’occasion de la Fête de la musique.

« Dames de cœur », c’est un nouveau voyage que nous offre l’ONG aux rythmes des percussions (darbouka, bongo, conga, bendir), des basses, des guitares ou encore de la batterie. Une mixité d’instruments qui constitue la marque de fabrique de ce groupe mythique…

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