L’Afrique rate l’aide au développement accordée par Taïwan


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Taïwan regrette que les pays africains préfèrent ne pas bénéficier de son aide au développement plutôt que de risquer de froisser la Chine. Le Burkina-Faso et le Swaziland sont les deux derniers pays d’Afrique à avoir maintenu des relations diplomatiques avec Taïwan.

Pekin a mis en place sa politique une Chine qui veut qu’elle n’entretienne pas de relations diplomatiques poussées avec les pays qui reconnaissent son rival de Taïwan.

Taïwan occupait pourtant une position diplomatique relativement bonne en Afrique il y a plusieurs années. Pai-Po Lee, vice-secrétaire général de Taïwan pour la coopération internationale et le développement, affirme que le recul actuel du pays est la conséquence de la politique de pression menées par la Chine. « Auparavant, nous avions plus de neuf pays qui entretenaient des accords importants avec Taïwan. Par exemple, le Sénégal, la Gambie, le Tchad, le Niger, le Liberia, ou Sao Tomé Principe … Mais ensuite ils se sont déplacés vers la Chine », a déclaré Pai-po Lee.

Depuis la conférence de Bandoeng en 1955, la Chine n’a, en effet, cessé de renforcer ses liens avec les pays émergents et, depuis le début des années 90, les échanges entre la République populaire et le continent ont augmenté de façon significative.

Pourquoi la Chine reste-t-elle un partenaire idéal pour beaucoup de pays d’Afrique ? D’abord parce que, contrairement à certains partenaires occidentaux, elle ne met jamais en cause la forme des régimes avec lesquels elle traite. Seule lui importe la stabilité politique du pays, profitable aux échanges. Solidaires à l’Onu, la Chine et la plupart des pays africains font toujours front commun dès que le thème des droits de l’homme est abordé.

La Chine est également le partenaire économique rêvé. En demande de matières premières, que ce soit de pétrole, de cacao, de café ou de sucre, la République populaire exporte son savoir-faire.

Par sa politique très volontaire de coopération, la Chine investit donc plus que jamais le continent et bat en brèche le  » dissident  » taïwanais. Elle permet également à ses partenaires africains de ne pas avoir pour seuls interlocuteurs les instances américaines et européennes dans le domaine de l’aide au développement. La coopération économique a donc valeur d’enjeu politique sur l’échiquier international, et l’Afrique est atout de la Chine pour s’affirmer comme la troisième puissance mondiale.

Aujourd’hui Taïwan n’entretient plus de relations diplomatiques qu’avec seulement deux pays – le Burkina Faso et le Swaziland. Taïwan participent au développement de l’agriculture et l’élevage, ainsi que des programmes professionnels et médicaux au Swaziland depuis 1975.

Concernant le Burkina Faso, ce serait une pression venant du peuple qui aurait permis de restaurer des lien avec Taïwan, en raison d’une longue histoire de coopération entre les deux pays, a déclaré Lee.

Depuis la reprise des travaux de développement au Burkina Faso, le responsable du développement de Taïwan affirme que le système d’irrigation du pays a été étendu.

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