L’Affaire Théo : Aulnay-Sous-Bois sous haute tension


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Depuis le 2 février, la ville d’Aulnay-sous-bois est sous tension. L’affaire Théo est dans toutes les bouches. Après des échauffourées dans la nuit de jeudi à vendredi, de nouvelles interpellations ont eu lieu dans la ville et ses environs. Enquête sur un véritable traumatisme urbain.

Depuis toujours, les policiers et les jeunes de banlieues entretiennent une relation complexe. Depuis l’interpellation musclée du jeune Théo, les forces de l’ordre et ces jeunes se regardent en chiens de faïence. Les jeunes réclament justice pour Théo alors que les forces de l’ordre considèrent que l’interpellation a juste mal tourné et provoqué un accident. La tension est palpable dans cette région de Seine-Saint-Denis, en France.

Tension à son paroxysme

Aulnay-sous-bois ne décolère pas, près de trois semaines après l’interpellation du jeune garçon de 22 ans. En effet, de nouvelles violences ont eu lieu dans la nuit du jeudi 9 février au vendredi 10, provoquant l’arrestation d’une personne ainsi que plusieurs voitures brûlées. Les jeunes très en colère s’en sont pris à la police afin de dire stop aux violences infligées aux jeunes des cités lors de simples contrôles d’identité. Depuis le 2 février, 25 personnes ont été arrêtées pour des faits de violences dans cette commune ainsi dans les villes frontalières.

Des faits, deux versions

Le 2 février dernier, le jeune Théo âgé de 22 ans été interpellé par la police après un contrôle d’identité dans la cité des 3000 à Aulnay-sous-bois. Depuis lors deux versions s’opposent. Théo affirme qu’il a été victime d’un viol quand les forces de l’ordre maintiennent qu’il s’agit d’un accident. Le jeune Théo qui se trouve actuellement hospitalisé et en incapacité de travail pour deux mois s’est exprimé quelques jours après les faits. Il affirme que les forces de l’ordre l’ont humilié quand l’un d’entre eux  » a pris sa matraque télescopique et me l’a enfoncé dans les fesses volontairement ».

Ce jeudi 9 février 2017, les forces de l’ordre ont tenu à donner leur version des faits. En effet, l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) a transmis ses premiers comptes-rendus d’enquête. L’IGPN retient la thèse de l’accident et non du viol.  » C’est très grave, mais ce n’est pas un viol » martèle l’IGPN. Avant de faire toute la lumière sur cette affaire, l’un des quatre fonctionnaires ayant procédé à l’interpellation de Théo a été mis en examen pour viol, les trois autres pour violences.

Vers une affaire politique….

En pleine campagne présidentielle, l’affaire Théo est devenue politique. Et pour cause, les candidats à l’Elysée ont tous apporté leur soutien au jeune aulnaysien, à l’exception de la candidate du Front National Marine le Pen. Cette dernière a apporté « son soutien de principe à la police » tout en prônant un réarmement massif des forces de l’ordre. A l’inverse les candidats de gauche, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Emmanuel Macron, souhaitent le réintroduction de la police de proximité. François Fillon, quant à lui, veut améliorer l’efficacité des missions de la police sans engager de nouveaux recrutements.

L’affaire du jeune Théo a ébranlé toutes les couches de la société. Alors que la justice mène toujours l’enquête pour faire la lumière sur cette histoire, la ville d’Aulnay-sous-bois reste en émoi permanent. Quant à Théo, il est toujours à l’hôpital en attente de savoir quels seront les dommages ultimes de cette interpellation musclée.

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