Kenya : Uhuru Kenyatta bientôt devant la CPI ?


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La Cour Pénale Internationale (CPI) a décidé de rouvrir le dossier kenyan dans lequel l’actuel Président, Uhuru Kenyatta et d’autres autorités du pouvoir sont poursuivis pour crimes contre l’humanité. La CPI entend rouvrir ce dossier pour vice de forme.

Une Cour d’appel a ordonné mercredi les juges de la Cour Pénale Internationale (CPI) de rouvrir une enquête pour déterminer si le Kenya a coopéré ou non avec la Cour Pénale Internationale pour inculper l’actuel Président Uhuru Kenyatta et d’autres hautes autorités du gouvernement poursuivis pour crimes de guerre.

D’après la juge Silvia Fernandez, des erreurs avaient été commises par les juges dans le dossier kenyan. « La Cour d’appel trouve que le tribunal de première instance a commis des erreurs dans son jugement en combinant une procédure judiciaire non conforme avec la procédure judiciaire criminelle dans le cas de l’affaire Uhuru Kenyatta. Le tribunal de première instance n’a pas pu prouver si tous les recours judiciaires avaient été mis sur la table », martèle Silvia Fernandez.

Selon Silvia Fernandez, le gouvernement kényan devait fournir plus de détails et une assistance à la CPI, ce qui n’a jamais été le cas. Pour rappel, la juridiction Internationale avait décidé d’abandonner les poursuites judiciaires contre Uhuru Kenyatta en décembre dernier, arguant que les autorités kenyanes avaient bloqué la procédure d’investigation et n’avaient pas réussi à protéger les témoins. Le gouvernement kenyan avait été accusé d’avoir révélé l’identité des témoins sur les réseaux sociaux. La décision de la Cour d’appel a fait réagir la société civile kenyane. A Nairobi, Victor Odero, représentant d’Amnesty International en Afrique de l’Est, a réagi avec prudence, affirmant que la société civile attend avec impatience la réouverture du dossier. Selon lui, « la position d’Amnesty International est que les Etats doivent respecter et se conformer aux obligations et aux normes des droits de l’homme au niveau international. Et cette affaire doit être étudiée pour voir si le Kenya a bien coopéré avec la CPI ».

Uhuru Kenyatta est accusé de meurtre, de déportation forcée, de viols, et de crimes contre l’humanité en lien avec les émeutes durant l’élection présidentielle de décembre 2007. Quelque 1 300 personnes avaient été tuées et Uhuru Kenyatta avait nié en bloc son implication dans ces attaques, alors qu’il était le chef de file de l’opposition. Il sera nommé ministre des Finances par Mwai Kibaki qui sortira vainqueur de ces élections très controversées.

Si les charges contre Uhuru Kenyatta avaient été abandonnées, elles restent toujours maintenues pour d’autres dirigeants politiques, notamment William Ruto, l’actuel vice-président du pays. Ce dernier est poursuivi pour meurtre, déportation forcée et persécution. Deux autres journalistes kenyans, Joshua Arap Sang et Walter Osapiri Barasa, sont également poursuivis pour complicité.

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