Kenya : 82 Somaliens expulsés vers Mogadiscio


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Depuis vendredi, environ 3000 ressortissants somaliens et kényans de l’ethnie somalie ont été arrêtés par la police à Nairobi, dans le but de rétablir la sécurité dans le pays. Mercredi, les autorités ont expulsé plusieurs dizaines d’entre eux vers Mogadiscio.

Le Kenya n’entend pas se laisser gagner par le chaos. Et si ces derniers mois, l’insécurité est grandissante dans la capitale, la police a réagi en organisant un vaste coup de filet. Ainsi, depuis vendredi, ce ne sont pas moins de 3000 Somaliens et Kényans de l’ethnie somalie qui ont été arrêtés à Nairobi. Mercredi, 82 d’entre eux ont été expulsés du Kenya et rapatriés à Mogadiscio, selon l’AFP.

« Ces derniers mois, l’insécurité a augmenté. Il était temps de donner un bon coup de balai pour rétablir l’ordre », a expliqué le ministre de l’Intérieur kényan, Joseph Ole Lenku, à l’AFP. Ces arrestations entrent en effet dans le cadre d’une opération des forces de sécurité pour mettre fin aux attaques perpétrées par les militants islamistes.

La majorité de ces quelques 3000 somalis ont été arrêtés vendredi au cours d’une vaste opération dans le quartier d’Eastleigh, surnommé « le petit Mogadiscio » en raison de sa forte population somalienne. La détérioration de la sécurité dans la capitale est en effet attribuée au groupe islamiste somalien des Shebab, et la police a donc voulu attaquer le problème en son sein. L’ambassadeur de Somalie au Kenya, Mohamed Ali Nur, a ainsi déclaré que les autorités devaient « vérifier l’identité des personnes retenues et relâcher celles qui sont au Kenya légalement et qui ne sont pas impliquées dans des activités criminelles ».

Des dizaines de Somaliens toujours détenus

Si la majorité des détenus ont été relâchés ou reconduits à Mogadiscio, des centaines d’autres feraient toujours l’objet de vérifications d’identité mercredi, selon l’AFP. Par ailleurs, 69 suspects ont été inculpés pour diverses infractions après avoir comparus devant la justice. Ces derniers seraient des réfugiés qui vivant en dehors des camps prévus pour eux ou ne disposant pas de papiers d’identité en règle.

Depuis leur arrestation, une grande partie des détenus ont été rassemblés dans un stade au cœur de la capitale. Un complexe sportif auquel la police interdit strictement l’accès aux médias et aux ONG de défense des droits de l’homme, ce qui soulève l’inquiétude des Nations Unies. Réagissant par un communiqué mardi, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est ainsi dit « très préoccupé ».

Le Kenya, engagé militairement dans le sud de la Somalie depuis octobre 2011 pour combattre les Shebab, est depuis régulièrement frappé par des attentats des insurgés islamistes. Ces derniers mois, la capitale Nairobi a été particulièrement touchée notamment avec l’assaut meurtrier du centre commercial de Westgate, du 21 au 23 septembre dernier, qui avait fait 68 morts. Plus récemment, le faubourg d’Eastleigh a également été frappé par trois explosions lundi 31 mars, qui ont entraîné la mort de six personnes.

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