Kenya : des centaines de manifestants exigent que les auteurs du viol soient punis


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Des centaines de Kényans sont descendus dans la rue ce jeudi pour que les auteurs du viol d’une adolescente de 16 ans, toujours en liberté, soient punis par la justice. Les manifestants réclament également la fin de l’impunité pour les auteurs de violences sexuelles dans le pays.

Au Kenya, les auteurs de violence sexuelle ne sont jamais inquiétés. Raison pour laquelle des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Nairobi pour réclamer à ce qu’ils soient punis par la loi. Une manifestation qui résulte du viol collectif d’une jeune fille de 16 ans, violée par six hommes, qui l’ont battue, avant de l’abandonner dans une fosse sceptique, alors qu’elle revenait des funérailles de son grand-père. Aujourdh’ui elle se déplace en fauteuil roulant, sa colonne vertébrale étant endommagée. Mais les agresseurs de la jeune femme, qui ont été identifiés, courent toujours dans la nature et ne sont même pas poursuivis par la justice.

« Couper de l’herbe n’est pas une punition pour un viol », « Les survivants de violences sexuelles, qui s’occupe d’eux? ». Tels sont les slogans que l’on pouvait lire sur les pancartes brandies par les protestataires. Un responsable de la police, William Thwere, venu recueillir leurs revendications, a tenté de rassurer les manifestants, assurant qu’une « enquête était en cours et que l’affaire était traitée avec le sérieux qui s’impose ».

« La police encourage à violer »

La colère est montée d’un cran dans le pays depuis le viol de Lyz (nom d’emprunt de la victime) au mois de septembre. Les Kényans ont été nombreux à se mobiliser pour la soutenir depuis que la presse locale a révélée ce fait divers au grand jour. Des journaux comme Daily Nation ont mené une féroce campagne pour dénoncer les atrocités subies par Lyz et dénoncer l’impunité dont jouissent ses bourreaux. Une pétition, réclamant justice pour Lyz, lancée par Nebila Abdulmelik, militante des droits des femmes, membre du Réseau de développement et de communication des Femmes africaines (Femnet), a recueilli plus d’1 million de signatures.

D’autant que d’après certains médias, elle connaissait certains de ces agresseurs. Trois suspects avaient été conduits par des habitants à la police. Mais celle-ci les a laissés repartir, leur ordonnant seulement auparavant de débroussailler les abords du commissariat. Or, « notre demande immédiate est que soient arrêtés et jugés les auteurs (du viol) et que des mesures disciplinaires soient prises contre la police qui n’a elle-même pris aucune mesure » contre les agresseurs, selon Nebila Abdulmelik. « Nous avons l’impression que la police encourage d’autres à violer », a-t-elle déploré.

Pour Nebila Abdulmelik le drame que Lyz a subi est loin d’être isolé. Selon elle, « au Kenya, on estime qu’au moins une femme sur trois sera victime de violences sexuelles au cours de sa vie. Nous utilisons l’histoire de Lyz pour mettre la lumière sur tous les autres cas de violence qui n’arrivent pas nécessairement aux médias ou à la police ».

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