Human Rights Watch dénonce les actes de torture pratiqués par le gouvernement libyen


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L’organisation non gouvernementale internationale Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, ce mercredi, la responsabilité du gouvernement Libyen, reconnu par la communauté internationale, ainsi que ses forces alliées, dans des détentions arbitraires généralisées, actes de torture et d’autres mauvais traitements dans les lieux de détention qu’ils contrôlent dans l’est du pays.

HRW a annoncé sur son site web qu’en janvier et avril 2015, suite à une autorisation rarement accordée, l’organisation a pu visiter trois centres de détention en Libye, à Al-Bayda et à Benghazi, contrôlés par l’armée libyenne et par les ministères de la Justice et de l’Intérieur pour mener des entretiens individuels avec 73 détenus, sans la présence de gardiens.

De nombreux détenus ont déclaré qu’ils ont été forcés à « avouer » des crimes graves sous la torture. Ils ont fait état d’autres abus, notamment l’absence d’une procédure régulière, le manque de soins médicaux, le refus des visites familiales, le manque de notification des familles au sujet de leur détention ainsi que de mauvaises conditions de détention. HRW a dévoilé que parmi les détenus figuraient des mineurs.

« Les ministres du gouvernement libyen, les commandants militaires et les directeurs de prison devraient immédiatement annoncer une politique de tolérance zéro à l’égard de la torture, et exiger que quiconque abuse des détenus rende des comptes », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Ils devraient comprendre qu’ils sont exposés à un risque d’enquête et de poursuites internationales s’ils ne mettent pas un terme aux actes de torture commis par les forces sous leur commandement », a-t-elle ajouté.

Selon HRW, dans les trois centres visités, l’Unité de lutte contre le terrorisme du ministère de l’Intérieur et l’armée libyenne détiennent environ 450 personnes « détenues pour des raisons de sécurité » dans le cadre du conflit en cours.

La méthode de torture la plus couramment signalée consistait à des coups infligés avec un tuyau en plastique sur le corps ou sur la plante des pieds, mais certains détenus ont indiqué avoir été battus avec un câble électrique, des chaînes ou des bâtons. Les détenus ont également fait état de décharges électriques, de suspension prolongée, d’insertion d’objets dans les cavités du corps, d’isolement ainsi que de privation de nourriture et d’installations sanitaires. Les détenus ont également affirmé qu’il y avait eu au moins deux morts en détention à la suite de la torture, toujours selon HRW.

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