Guinée : les émeutes contre les coupures de courant font deux morts


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Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Conakry, ce mardi, pour protester contre les coupures de courant. Ils ont violemment affronté les forces de l’ordre. Le bilan est de 2 morts et plus d’une trentaine de blessés.

C’est l’annonce du premier ministre qui aurait mis le feu aux poudres. Jusqu’à une semaine pour remettre le courant dans certains quartiers, le délai est apparu trop long pour les milliers de Guinéens, essentiellement des jeunes, qui sont sortis dans les rues, barricadant la moitié Sud et Est de la capitale, Conakry.

Jets de cailloux contre matraques et gaz lacrymogène

Les affrontements avec les forces de l’ordre ont été violents. Jets de cailloux pour les manifestants contre matraques et gaz lacrymogène pour les policiers. Des témoins auraient même vu « des policiers tirer à balles réelles », rapporte l’AFP

Les deux morts et la trentaine de blessés témoigne de la virulence des événements. « La première victime est un civil tué dans un accident de la circulation. Il a été renversé par un véhicule, alors qu’il tentait de traverser la route. La seconde, un élève gendarme atteint d’un caillou jeté par un manifestant », explique le directeur de la sûreté urbaine de Conakry, le commissaire Boubacar Kassé.

Cette version des faits est contestée par un membre de la famille de la victime qui a gardé l’anonymat . Selon son témoignage, « ce sont les forces de l’ordre qui ont pourchassé mon frère avec des matraques et, en essayant de traverser la route, il a été heurté par un véhicule qui l’a entraîné sur plusieurs mètres et il est mort sur le coup ».

« Les fauteurs de troubles seront soumis à la rigueur de la loi »

Les coupures de courant sont récurrentes en Guinée. Il y a huit jours, des manifestations similaires avaient fait 21 blessés. Ce lundi, le gouverneur de Conakry a demandé aux forces de l’ordre de « veiller au grain et d’empêcher par tous les moyens ces manifestations, en procédant à l’arrestation et en traduisant devant les tribunaux tous les contrevenants », rapporte RFI. Un durcissement de la situation est donc à prévoir.

« Cette situation n’est pas l’apanage de la Guinée, elle est vécut dans d’autre pays ou elle est gérée dans le calme. Désormais, tout les fauteurs de troubles seront soumis à la rigueur de la loi », déclare le Premier ministre guinéen, Mohamed Saïd Fofana.

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