Guinée : la tension monte d’un cran


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Depuis l’appel de l’opposition à l’endroit de ses militants afin d’observer une journée ville morte le lundi 25 novembre prochain, les réactions se multiplient du côté du gouvernement, du parti au pouvoir RPG Arc-en-ciel et de certains citoyens qui ont une lecture différente de l’appel de l’opposition républicaine.

(De notre correspondant à Conakry)

Ainsi, suite à l’appel de l’opposition républicaine à l’endroit de ses militants afin d’observer une journée ville morte le lundi 25 novembre prochain, le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, a confié à Afrik.com : « Prendre à nouveau la rue, de manière active ou passive, c’est soumettre à nouveau notre pays à une tension inutile. Il n’y a jamais rien de positif qui sort de telles pratiques. D’autant plus que l’opposition en profite pour surenchérir sur l’événement malheureux qui est survenu dimanche dernier par la faute d’un journaliste dont même les collègues ont dénoncé le comportement irresponsable ».

Du côté du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel), le parti au pouvoir, on ne comprend pas pourquoi l’opposition appelle à une journée ville morte le lundi 25 novembre. Jour choisi par le gouvernement pour charmer les investisseurs occidentaux à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis. Estimant que les élections se sont déroulées dans des conditions acceptables et que les résultats doivent être acceptés de tous. Lansana Komara, secrétaire permanent du RPG a indiqué que la décision de l’opposition n’est ni plus, ni moins qu’une intention de sabotage. Et d’argumenter : « La date du 25 novembre coïncide à la réunion des bailleurs de fonds à Abou Dhabi, voilà que l’opposition en profite pour organiser des marches ou des journées ville morte en Guinée pour montrer à la communauté internationale que tout va mal dans notre pays. Pourtant tel n’est pas le cas ». Selon Lansana Komara, le gouvernement doit prendre ses responsabilités « en faisant respecter et en appliquant la loi, rien que la loi ». Il a demandé aux autorités de combattre l’impunité pour éviter que le pays sombre dans le chaos et dans l’impasse.

Lors de l’Assemblée générale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) qui s’est tenue dans la matinée de ce samedi 23 novembre , Dr Oussou Fofana, l’un des vice présidents de ce parti à appeler les militants de l’opposition républicaines à observer cette journée ville morte le 25 novembre prochain. Et à insisté en ces termes : « Cette ville morte est une expression pour prouver à la face de la communauté internationale que nous ne sommes pas d’accord avec la Cour Suprême. Lundi prochain il y aura ville morte à Conakry. Restez à domicile pour prouver à la face du monde que quand l’opposition dit ville morte à Conakry, il n’y aura pas de travail. Nous ne sommes pas d’accord avec la décision de la Cour Suprême, parce que nous nous considérons que le Président de la Cour Suprême, M. Syma, a complètement démissionné ».

A Conakry, les avis sont partagés par rapport à l’observation de cette ville morte. Ainsi, Mamadou Saliou Deen Camara, qui habite le quartier Koloma en haute banlieue estime que ce n’est pas le moment d’organiser une journée ville morte. Et d’ajouter : « Il y a eu trop de morts. Il faut que l’opposition trouve une autre stratégie ». Aminata Barry, ménagère estime que c’est le droit de l’opposition d’organiser une journée ville morte, mais elle souhaite qu’il n’y ait pas de vandalisme et d’émeutes.

Il faut souligner que toutes les fois que l’opposition a appelé à observer une ville morte, des incidents sont signalés dans certains quartiers de la haute banlieue. Raison pour laquelle, beaucoup de citoyens habitant en haute banlieue vivent une véritable psychose.

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