Guinée-Bissau : les jeunes filles de plus en plus victimes de mariages forcés


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En Guinée-Bissau, dès leur plus jeune âge, les jeunes filles sont victimes de mariage forcé. D’après la ligue bissau-guinéenne des Droits de l’Homme (LGDH), 41% en sont victimes en Guinée-Bissau. Elle tire la sonnette d’alarme.

Le mariage forcé existe toujours, surtout en Afrique et plus particulièrement en Guinée Bissau où les femmes sont de plus en plus nombreuses à être victimes de cette pratique. La ligue bissau-guinéenne fait état de 41% de jeunes filles victimes de mariage forcé. Elle déplore le manque d’autorité de l’Etat face à ce fléau.

La ligue tire la sonnette d’alarme

La ligue a tenu à rendre public ce chiffre à la suite du mariage forcé d’Odette Na Bia. Cette dernière, est selon le président de la Ligue, Luis Vaz Martins, retenue séquestrée dans un endroit inconnu au sud du pays, depuis plus d’un mois. Elle a été mariée de force à un militaire. Son cas n’est malheureusement pas isolé puisque quinze cas de violation des droits des jeunes filles sont enregistrés tous les jours dans ce pays. Une situation qui préoccupe le président de la ligue. En protestation, elle a organisé une manifestation qui a mobilisé deux organismes nationaux, l’Association des Amis de l’Enfance et le Réseau national de lutte contre la violence, qui a dénoncé l’immobilisme des autorités face à ce fléau. Les mariages précoces et forcés sont une tradition dans 36 groupes ethniques. Elles sont d’ailleurs monnaie courante en Guinée-Bissau. Certaines jeunes filles fuient cette pratique. Dans ce cas, elles sont accueillies par le Centre d’hôtes de l’Eglise évangélique de Bissau.

Qu’en est-il sur le reste du continent?

En comparaison au reste du monde, les mariages forcés sont très fréquents sur le continent. A elle seule, en effet, l’Afrique totalise plus d’un cinquième de ces unions sans consentement. Les zones rurales sont les plus exposées à ce phénomène, avec un taux de 44%. En zone urbaine, il est de 22%. La plupart des familles qui pratiquent le mariage forcé sont démunies. La pauvreté est l’une des raisons qui les incitent à offrir leur fille en mariage. Parfois, ce type d’alliance est aussi dû à l’amitié profonde qui unit deux familles. Le mariage est donc un prétexte pour ne pas rompre cette relation. Seulement, ces unions détruisent la vie de millions de jeunes filles, mettant à mal leur avenir. Pis, elles mettent en danger leur santé, provoquant parfois leur mort, suite à des accouchements compliqués, pour notamment les adolescentes âgées de 15 à 19 ans.

Les autorités, que ce soit particulièrement en Guinée-Bissau ou en Afrique de façon générale, demeurent inactives face à la situation de ces jeunes filles.

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