Guerre au Mali : le sort des civils préoccupe les ONG


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L’opération serval lancée par la France entre dans une phase décisive. Cela avec des combats au sol qui opposent depuis mercredi les soldats français et maliens aux terroristes d’Aqmi et leurs alliés. Une situation qui inquiète Oxfam. L’ONG britannique appelle les acteurs de ce conflit à assurer la protection des civils et à répondre aux besoins humanitaires des populations déplacés.

De notre correspondant

Le sort des civils dans cette guerre au Mali est au cœur des préoccupations d’Oxfam. Selon l’organisation humanitaire britannique, les affrontements pourraient en effet aggraver les restrictions qui affectent déjà l’accès humanitaire, mais aussi accroître considérablement les besoins humanitaires des populations dans le pays et dans les Etats voisins. « De nouveaux combats provoqueront inévitablement une augmentation des déplacements, et la communauté internationale ne peut pas faire comme si de rien n’était », soutient Michael Quinn directeur pays d’Oxfam au Mali.

C’est pourquoi M. Quinn appelle toutes les forces militaires en présence à garantir la sécurité des populations civiles et s’abstenir de toute action qui menacerait la capacité des acteurs humanitaires à fournir de l’aide ou la capacité des civils à recevoir cette assistance. « Nous demandons à toutes les forces, y compris l’armée française, de prendre toutes les précautions possibles pour assurer que les opérations n’infligent pas de maux supplémentaires à une population civile qui se trouve déjà en situation de détresse, en particulier les femmes et les enfants », note-il.

30000 nouveaux déplacés

Les combats de ces derniers jours ont déjà causé le déplacement de 30 000 personnes, qui viennent s’ajouter aux 345 000 Maliens et Maliennes déjà déplacés au cours de l’année passée. Durant les dernières 24 heures, près de 500 nouvelles arrivées. Le camp principal de Mauritanie, Mbera, héberge déjà 54 000 personnes. Les réfugiés vivent au sein d’une population qui lutte elle-même pour faire face à un contexte de pauvreté, d’insécurité alimentaire et d’accès limité aux services sociaux. Des communautés appauvries, qui se remettent encore de la crise alimentaire régionale de l’année dernière, doivent désormais partager le peu d’eau et de nourriture dont elles disposent. Face à cette situation d’urgence, Oxfam demande que des observateurs de l’ONU soient déployés. L’ONG invite les autorités maliennes et Françaises à faire régulièrement des rapports au Conseil de Sécurité sur les victimes civiles et les violations des droits de l’Homme commises par toutes les parties au conflit, ainsi que sur les mesures prises pour lutter contre ces violations.

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