Guerre au Mali : la France presse l’ONU


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Après le début de retrait des troupes françaises et tchadiennes du Mali, la France a pressé, lundi, l’ONU à adopter une résolution autorisant le déploiement des casques bleus au 1er juillet pour y assurer une mission de maintien de la paix dans le pays, en guerre depuis le 11 janvier.

Des casques bleus au Mali. C’est la requête française présentée aux Nations unies. La France a proposé lundi à ses partenaires du Conseil de Sécurité de l’ONU d’adopter une résolution autorisant le déploiement au Mali d’une mission de maintien de la paix au 1er juillet si les conditions de sécurité le permettent, rapporte Tv5.org.

Les premiers soldats français sont rentrés du Mali jeudi 11 avril dans l’après-midi. Environ 120 hommes, les Bérets rouges de Pamiers, ont été rapatriés dans l’Hexagone, concrétisant ainsi l’annonce de François Hollande d’un retrait progressif de l’armée française. La France espère alors un passage rapide de relais avec les casques bleus.

Le Tchad retire ses troupes

Les autorités françaises ont conscience de l’urgence. D’autant plus que le Tchad, premier partenaire militaire de la France au Mali, a entamé le retrait de ses troupes du Nord-Mali.

« Nos soldats vont rentrer au Tchad. Les soldats tchadiens n’ont pas la compétence réelle pour faire face à une nébuleuse. Ils ont accompli leur mission. Nous avons déjà retiré un bataillon mécanisé », a annoncé Idriss Déby, dans une interview accordée dimanche à RFI, TV5 Monde et au journal Le Monde.

Le premier bataillon tchadien d’appui lourd a ainsi quitté Kidal, samedi, pour rentrer au Tchad, le reste des troupes suivra progressivement, selon le président Déby. Toutefois le Tchad se dit disponible à une future force des Nations unies au Mali.

La mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) comprendra au maximum 11 200 soldats « dont des bataillons de réserves capables de se déplacer rapidement » et 1 440 policiers. Elle devrait prendre au 1er juillet le relais de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali) « pour une période initiale de 12 mois ».

Ces forces travailleront, en collaboration, avec les 1 000 militaires français qui resteront au front. « La France annonce politiquement qu’elle se retire mais elle va rester militairement dans la région. C’est un retrait progressif : la France laisse 1 000 soldats. Si ce sont des commandos des forces spéciales, c’est déjà énorme. Et, si les capacités aériennes (françaises) demeurent en place, cela augmente davantage la puissance de feu », analyse pour Afrik.com, Antoine Glaser, ancien directeur de La Lettre du Continent. « Le processus de retrait est très organisé, la France ne peut maintenir autant de soldats (4 000 au Mali). En Côte d’Ivoire par exemple, sur les 10 000 soldats des Nations unies, il a suffi de 640 militaires de la force Licorne pour déloger Laurent Gbagbo », ajoute le spécialiste du Mali et de l’Afrique de l’Ouest.

Alors que la France presse l’ONU à déployer au Mali une force de maintien de la paix, les Maliens, eux, sont inquiets. Ils ne comprennent pas pourquoi l’armée française se prépare à mettre fin à l’opération Serval, lancée le 11 janvier, alors que la guerre fait rage, notamment à Gao et Tombouctou où les attentats se multiplient.

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