Génocide rwandais : premières auditions de témoins directs dans le procès Simbikangwa


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Une deuxième étape décisive débute, ce lundi, dans le procès de Pascal Simbikangwa, le capitaine rwandais jugé pour « complicité de génocide » et « crime contre l’humanité ». Après trois semaines, la cour d’Assises de Paris se lance dans l’examen des charges.

L’étape des auditions débute ce lundi à Paris, dans le cadre du procès du capitaine Pascal Simbikangwa, pour « complicité de génocide » et « crime contre l’humanité » pendant le génocide rwandais. Pas moins de 23 témoins directs des exactions qu’aurait commis l’accusé vont être entendus pendant deux semaines, pour tenter de convaincre les jurés de sa culpabilité. Le prétendu génocidaire rwandais dénonce quant à lui un complot du Front Patriotique Rwandais (FPR), au pouvoir au Rwanda, et se déclare innocent.

Les trois premières semaines de procès étaient consacrées à l’étude du contexte et de la personnalité de Pascal Simbikangwa, un ancien capitaine de la garde présidentielle, en charge par la suite des affaires de presse au Service central des renseignements.

Des témoignages cruciaux

Des membres de la milice « interahamwe », déjà condamnés pour certains par des tribunaux populaires au Rwanda, des agriculteurs, des commerçants et des voisins de l’accusé, ainsi que d’anciens employés de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM) sont attendus à la barre du tribunal, à Paris. Il est poursuivi pour avoir stocké des armes dans sa maison de Kigali qu’il aurait par la suite distribuées dans le nord-ouest du pays, à des fins génocidaires. Selon l’accusation, Pascal Simbikangwa aurait aussi donné des instructions dans sa région pour « aller tuer des Tutsis » et dresser des barrages filtrants des personnes de cette même ethnie, permettant ensuite leur mise à mort.

Les premiers témoins entendus n’auront pas suffi à convaincre le tribunal de la culpabilité de l’ancien capitaine rwandais, la défense soulignant même le manque de crédibilité et les incohérences de certaines déclarations. L’examen des charges est donc une étape très attendue au procès de Pascal Simbikangwa. La crédibilité des témoignages déterminera l’entrée en voie de condamnation.

Le procès va durer jusqu’au 28 mars. Ces deux prochaines semaines d’auditions laisseront la place aux plaidoiries et au réquisitoire du ministère public. La justice française juge l’ancien capitaine au titre de la « compétence universelle » que lui confère des accords avec le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR). Elle a refusé son extradition vers le Rwanda comme elle l’a fait jusqu’à présent pour tous les autres suspects de génocide arrêtés sur le territoire français.

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