Gabon : les pharmacies de rue, un mal nécessaire


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Dans la plupart des quartiers de Libreville, on trouve de jeunes gens assis sur les trottoirs et devant eux des étals remplis de boites de médicaments. Ils n’ont qu’un parasol ou même un simple parapluie pour se protéger des intempéries. Ce sont les pharmaciens de rue. Leur métier n’est pas reconnu, mais ils rendent de gros services aux populations, notamment aux plus pauvres.

(De notre correspondant)

Mboma, pharmacien de rue, rencontré au carrefour Nkembo, dans le deuxième arrondissement de Libreville raconte : « Nous sommes là parce que nous rendons de grands services aux populations. Les gens viennent acheter les médicaments chez nous parce qu’ils sont régulièrement soulagés. C’est la confiance que nous font nos clients qui fait le succès de notre business ».

Sur les étals des vendeurs de médicaments, on trouve surtout les antibiotiques et les anti-inflammatoires, ainsi que d’autres produits d’utilisation courante. « Quand le patient arrive et qu’il ne connait pas le produit qui s’applique à son cas, nous le conseillons. Beaucoup de jeunes viennent nous voir pour des cas de maladies sexuellement transmissibles et nous trouvons presque toujours la solution », a souligné pour sa part, le jeune Fabrice, vendeur de médicaments au quartier Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville.

Plusieurs raisons expliquent le succès des pharmacies de rue au Gabon. Il y a d’abord le fait que les médicaments qu’on y trouve sont beaucoup moins chers par rapport au prix proposé dans les surfaces de vente officielle et puis les patients peuvent acheter quelques comprimés uniquement, lors qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir toute une boîte de médicaments. « Chacun achète selon ses moyens. Tout le monde a droit à se soigner » est la règle dans les pharmacies de rue.

Dans le même sens, explique madame Jeannette Minko, « pour aller dans les pharmacies officielles, il faut avoir une ordonnance. C’est-à-dire payer au préalable une consultation et attendre de longues heures avant de rencontrer un médecin. Acheter un médicament dans la rue est un véritable raccourci et un gain en termes de temps et d’argent ».

Le seul problème est que les médicaments vendus dans la rue sont très mal conservés et il n’y a aucune traçabilité sur leurs origines. Ce qui peut constituer un véritable danger de santé publique. C’est d’ailleurs pour cette raison que les pouvoirs publics traquent régulièrement les commerçants illégaux des produits pharmaceutiques. « Nous achetons nos médicaments dans les laboratoires agréés, à partir du Nigéria, du Benin, du Togo ou du Cameroun », s’est défendu un pharmacien de rue, sous couvert de l’anonymat, demandant au gouvernement de règlementer l’exercice de leur métier.

Selon l’organisation des pharmaciens du Gabon, le commerce illicite des médicaments fait des hécatombes chaque année dans le pays et il faut, à l’entendre, mettre rapidement un terme au phénomène, afin de protéger la vie des habitants.

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