Gabon : les magistrats réclament la tête du ministre de la justice


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Les tribunaux de Libreville sont dans une zone de turbulence en raison d’une brouille entre les magistrats et le ministre de tutelle, Francis Nkéa Nzigue qui veut éradiquer la corruption dans le tribunaux.

« Il y a quelques jours, j’ai été informé de ce que le magistrat du 3e cabinet de Libreville, madame Antsouo Aboudou Daniel Mysère Angela, a été grossièrement corrompue par un justiciable dénommé Waghé Ayouba. Cette information s’appuyait d’abord sur le fait que, sur plus de 15 personnes inculpées dans cette procédure d’association de malfaiteurs, seul ce dernier a été laissé en liberté, alors qu’il en est l’auteur. Elle se fondait ensuite sur le fait que le juge en charge du dossier a été aperçu à plusieurs reprises au magasin prêt-à-porter de ce dernier à Petit Paris, pour s’offrir des cadeaux. Elle s’appuyait enfin, sur les propres aveux du justiciables qui a tenté, au préalable de corrompre les agents de la direction générale des recherches. C’est fort de ce qui précède que la hiérarchie a dû recourir à l’application des dispositions des articles 55 et 58 du statut des magistrats », a dénoncé vendredi dernier le ministre de la Justice Francis Nkéa Nzigue.

Le patron de la Justice a mis le doigt là où ça très mal, la corruption des magistrats. Au Gabon, un adage largement partagé dit : « les voleurs de poules sont en prison, alors que les vrais criminels se pavanent en toute liberté dans les rues. » Chacun peut comprendre la suite des idées.

Le garde des sceaux a promis que le juge d’instruction mis en cause dans l’affaire citée sera traduit en conseil de discipline pour répondre des faits qui lui sont reprochés. Une décision que les magistrats considèrent comme une sorte d’intrusion malsaine du pouvoir exécutif dans les affaires judiciaires.

Pour marquer davantage leur mécontentement, les hommes en toge ont également lancé le 13 décembre 2017, une grève générale illimitée, jusqu’au départ de Francis Nkéa Nzigue du ministère de la justice. « Ne pouvant pas rester indifférents à ces propos grossièrement fabriqués par monsieur Nkéa, dans le seul dessein de manipuler l’opinion et diviser le syndicat national des magistrats du Gabon, nous, magistrats, massivement réunis en assemblée générale, décidons à l’unanimité d’une grève générale illimitée à compter de ce 14 décembre 2017, et ce jusqu’au départ du ministre de la Justice Francis Nkea Nzigue », ont annoncé les magistrats syndiqués, lors d’un point de presse à Libreville.

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