France: des cheminots marocains dénoncent une inégalité de traitement à la SNCF


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La SNCF se retrouve face à la justice. Et pour cause, 832 cheminots de nationaité ou d’origine marocaine dénoncent une inégalité de traitement et réclament réparation auprès de la justice française.

Le Conseil des prud’hommes de Paris a débuté, ce lundi 23 mars 2015, l’examen des recours pour discrimination déposés contre la compagnie ferroviaire SNCF par 832 cheminots marocains, selon Europe1. Ces derniers accusent la SNCF de discrimination tant à l’égard de leur carrière que pour leur retraite. N’ayant jamais obtenu le statut de cheminots, ces travailleurs se sont contentés du statut de droit commun, qui leur a conféré bien moins d’avantages.

Injustice pour les cheminots marocains

Engagés en 1963 par la SNCF, les cheminots marocains disposaient d’un contrat à durée indéterminée, qui ne leur permettait pas d’avoir le statut de cheminot, une chose somme toute légale mais qui, au fil du temps, est apparue injuste pour les cheminots. Aucune évolution de carrière ne s’offrait à eux. De plus, au moment de la retraite, ils ne percevaient pas la même pension que les autres employés. Arrivés à la retraite, ils n’ont pas la possibilité de se voir attribuer le statut de cheminots, qui peuvent leur permettre d’avoir les mêmes droits que les autres employés.

Face à une telle injustice, les ex-employés de la SNCF ont déposé un recours, dès 2005, devant les tribunaux des prud’hommes. Devant la complexité de l’affaire, c’est au Conseil des prud’hommes de Paris que revient de juger l’affaire. Ces cheminots ont le sentiment de s’être fait arnaquer par la SNCF, « à la retraite on a eu des miettes, on s’est rendu compte qu’on avait été arnaqué » précise l’un d’entre eux.

Les plaignants réclament 400 000 euros de dommages et intérêts chacun, dont la moitié au titre de préjudice de retraite, le reste pour les carrières. Des arguments que rejettent la SNCF, qui soutient avoir respecté la loi au moment de l’embauche. Si la compagnie ferroviaire est condamnée, elle va devoir débourser plus de 300 millions d’euros à verser à ces cheminots, une affaire qui risque de laisser des traces tant sur le plan financier que sur le plan de l’image de la compagnie. Le Conseil des prud’hommes de Paris, devant une affaire d’une grande ampleur, souhaite prendre le temps avant de rendre son verdict. Cette juridiction rendra donc sa décision le 21 septembre prochain.

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